Seulement voilà, toutes les bonnes choses ont une
Seulement voilà, toutes les bonnes choses ont une fin non ? Voilà trois ans que j'ai accouché maintenant et tant de choses se sont passées...
Je ne sais même pas par où commencer tellement tout se mélange dans ma tête. Tant de peine, tant de joie...
Je n'aurais jamais cru ça possible.
Je vais commencer par le début c'est le plus logique après tout.
Tout a commencé un matin de mars, le printemps venait de commencer, il régnait dans l'air un parfum d'amour et de renouveau. J'avais accouché depuis quelques semaines déjà et j'étais seule à la maison, m'occupant de mon petit bout de chou. Romain était à son travail et Raya en voyage d'affaire.
Tout à coup quelqu'un a sonné à la porte. J'étais très surprise, je n'attendais personne. Je suis allé ouvrir la porte tout en maudissant d'avance celui qui prenait le risque de déranger le sommeil de mon fils. Mais en voyant qui se tenait derrière la porte vitrée, je n'ai pu retenir un cri de stupeur.
C'était Douglas, mon Douglas. Mon premier amour, l'homme qui m'avait abandonné avant même qu'on ait eu le temps de construire quelque chose ensemble. Je ne l'avais pas revu depuis au moins 2 ans mais il n'avait pas changé. Mis à part l'uniforme militaire qu'il portait fièrement. Et plutôt bien je dois l'avouer.Un pressentiment me disait de ne pas ouvrir, de le laisser partir.
Je savais que si j'ouvrais je serais obligée de lui pardonner et je ne savais pas si je pouvais le laisser revenir dans ma vie.
Mais bien sûr j'ai craqué et je lui ai ouvert la porte. Je l'ai invité à partager le cheese cake que je venais juste de faire. On a parlé aussi. Beaucoup. Longtemps. De son départ, de cette fameuse nuit, de ce qu'il avait fait pendant ces deux longues années,...de moi aussi. J'ai vu son regard quand je lui ai parlé de Romain, de mon fils... Il avait mal d'entendre ça. Peut être pensait-il que j'allais attendre son retour ? C'est un peu utopique non ? Mais je ne sais pas pourquoi, j'avais beau essayer de le détester de toutes mes forces, je n'y arrivais pas. Mon esprit ne voulait pas tirer un trait sur tous les bons moment que nous avions passés ensemble.
Mais au fait, qu'est-ce qui l'avait poussé à partir ? A m'abandonner ?
"Marina, ce n'était pas de faute. C'était entièrement à cause de moi. Je n'ai pas supporté la mort de Lise. Je n'étais pas amoureux de cette fille...mais de savoir que j'aurais pu la sauver si j'avais été là au bon moment, ça m'a fait peur. C'est bête mais pour moi, elle était morte à cause de moi. Et je ne voulais pas qu'il t'arrive la même chose. Je pensais qu'en m'éloignant j'agissais au mieux pour toi. J'ai eu tort, maintenant tu as un enfant, un fiancé...Non je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, mais pour rien te cacher, je t'aime toujours. Et ça me fait mal. Mais tu as ta vie maintenant et j'apprécierais beaucoup que tu me comptes de nouveau parmi tes amis maintenant que je suis de retour.
- Tu penses que c'est aussi facile que ça ? Tu reviens et on fait comme si rien ne s'était passé ?
- Non prend tout le temps dont tu auras besoin. Je peux attendre."Décidément, comment lui en vouloir ? Je sentais au plus profond de moi même que c'était une erreur de lui pardonner."Ca ne sera pas la peine. On ne va pas gâcher une belle amitié pour des erreurs de jeunesse. Et puis tu es là maintenant. Raya sera ravie de te revoir ! Tu habites où ? Dans le quartier ?
- En fait, je n'ai rien pour l'instant mais je comptais aller à l'hôtel en attendant de trouver un petit quelque chose."
C'est alors que la pire idée que j'ai jamais eue m'est venue à l'esprit. Et si il dormait à la maison en attendant d'avoir un chez lui ? Ca serait l'occasion de se servir de la chambre d'ami. Et bien sûr, il a accepté. Si j'avais su dans quelle galère j'étais en train de me mettre...
Romain n'a rien dit quand je lui ai présenté Douglas. Mais j'ai senti dans son regard qu'il ne lui faisait pas confiance. J'ai su tout de suite que ces deux là ne s'entendrait pas. La cohabitation s'annonçait difficile. Et les hostilités on commençait très tôt.
A l'armée, Douglas était maître-chien et il n'avait pu se résoudre à laisser son chien en quittant l'armée. Il l'avait donc amené dans ses bagages au grand désespoir de Romain qui ne voulait absolument pas d'animaux. Je ne compte pas le nombre de fois où Romain m'a appelé, me montrant le chien dormant sur le lit, léchant le petit...Petit qui lui était heureux d'avoir un nouveau compagnon de jeu même si je me demande si c'était un sentiment partagé.
Je découvrais de jour en jour un Romain que je n'avais jamais vu. Jaloux, méchant et je ne comptais plus les fois où il n'hésitait pas à me provoquer sur n'importe quel sujet et ce peu importe que Douglas soit là où non. Plus d'une fois, Douglas m'avait confié qu'il était prêt à partir si je le souhaitais. Il avait bien vu qu'il était source de conflits dans mon couple et il ne voulait pas être responsable de sa chute. Mais à chaque fois je lui interdisais de partir. C'était mon ami et je n'allais pas le laisser à la rue parce qu'un homme que je connaissais depuis moins longtemps que lui ne me faisait pas confiance.
Ces disputes quasi-quotidiennes n'avaient d'ailleurs pas que de mauvais côtés, elle nous avait permis de nous rapprocher Douglas et moi et nôtre complicité ancienne était revenue quasiment comme au premier jour. A la différence que je n'étais plus raide dingue de lui et que nous avions quelques années de plus. Mais était-ce vraiment une bonne chose ? Même aujourd'hui je ne saurais le dire.
Douglas était quand à lui un invité exemplaire. Il aimait s'occuper de mon fils quand j'étais épuisé et j'étais sûr de trouver de bonnes crêpes bien chaudes tous les matins à mon réveil. Il était resté fidèle à lui même, gentil et serviable. Il ne se permattait même pas une remarque désobligeante envers Romain qui était pourtant odieux avec lui. Cela faisait-il parti d'une stratégie pour me récupérer ? Laisser passer Romain pour le méchant pour que je fonde à nouveau pour son sourire ?
Et si finalement c'était Romain lui même qui m'avait poussée à la faute ? L'avais-je vraiment aimé un jour ou avais-je fait semblant pour combler le vide qu'avait laissé Douglas en partant. Toujours est-il que ce qui devait arrivé arriva. J'ai fauté, j'ai de nouveau craqué.
Douglas et moi étions sur la canapé du salon, à discuter de chose et d'autres. Il avait enfin trouvé un petit appartement en ville dans lequel il allait bientôt pouvoir emménager. J'étais triste de de voir à nouveau me séparer de mon copain de galère. Mais il avait promis qu'on se verrait souvent même lorsqu'il serait parti. Après tout, nous avions un mystère à résoudre et ces dernières années les recherches n'avaient quasiment pas avancé pour ne pas dire pas du tout.
Et c'est là que nous nous sommes embrassés. Comme le destin fait bien les choses (vraiment ?), c'est ce moment que Romain a choisi pour rentrer.
Sa réaction a été immédiate et je le comprends ! La maison a résonné de cris, il était furieux. Le petit s'est mis à pleurer même mais il n'en avait que faire. Je l'avais trompé et il ne voyait plus que cela. Pourtant ce n'était qu'un malheureux baiser. Mais qui aurais-je pu tromper en disant cela ! Je savais au plus profond de moi même ce qu'il signifiait ce baiser.
Lorsqu'il s'est un peu calmé, il m'a demandé de faire un choix. Il était prêt à me pardonner si je le choisissais. J'aurais pu dire oui. Mais à quoi bon se voiler la face. Je n'avais jamais cessé d'aimer Douglas et je n'allais pas encore gâcher mes chances juste pour éviter les ennuis.
Mon "non" a été suivi d'un silence glacial. Romain m'a regardé avec une lueur d'incompréhension dans les yeux. Il m'avait ramassé à la petite cuillère après le départ de Douglas, il m'avait aimé, nous avions eu un fils ensemble. J'aurais du le choisir. Si j'avais su ce qui allait suivre.
"Très bien, je fais mes valises et je m'en vais. Je vous laisse fricoter tous les deux. Je vous souhaite beaucoup de bonheur. Et j'espère que le chien suffira à combler le vide Marina."
Sur le coup je n'ai pas saisi ce qu'il voulait dire. Je l'ai laissé monter faire ses valises. De la cuisine où je m'étais réfugiée pour éviter de devoir croiser son regard, je l'ai entendu redescendre, claquer la porte d'entrée et démarrer la voiture. Je n'y croyais pas. En l'espace d'une soirée j'avais tout perdu. Enfin presque. J'avais toujours mon fils.
" Qu'est ce qu'il a voulu dire à propos de "combler le vide" d'après toi ?, avais-je demandé à Douglas.
C'est là que j'ai compris ce qu'il voulait dire. Je me suis précipitée à l'étage mais je savais déjà, j'étais sûre. Et puis c'était trop tard...
L'installation
Voilà c'est moi Sam Conthajious...Enfin c'est moi tel quand j'étais au moment de mon installation à Innocence Bay, tout nouveau sous-quartier de la puissante Forgottendale. Et ce n'est pas parce que c'est tout nouveau que les prix des terrains sont abordables ! Il ne me restait plus que 1500 § en poche une fois l'acte de propriété signé. Mais j'étais enfin chez moi et j'allais pouvoir vraiment commencer ma vie !
Voilà une partie de ce que je possède... Une tente de camping avec juste la place pour dormir, un stupide pommier qui était déjà sur le terrain et que la mairie refuse que j'enlève. Plus haut vous avez pu apercevoir le petit pan de mur que j'ai pu me payer, mon mini frigo et ma bilbliothèque faite maison avec des planches et des parpaings laissés là par les ouvriers. Je vous fais grâce des toilettes et de la douche en plein air qui se trouve de l'autre côté... Heureusement que les premiers voisins se trouvent pour l'instant à quelques kilomètres de là. Que voulez-vous, quand on est jeune et qu'on débute dans la vie, les débuts sont difficiles !
Quoi que je j'étais sans doute moins desespéré que cette pauvre fille que j'avais prise en train de fouiller dans ma poubelle...Je me demande ce qu'elle est devenue depuis !
Heureusement moi, j'avais vite trouvé du travail dans un laboratoire locale entant que cobaye n'ayant aucun diplôme en poche. Je m'étais lié d'amitié avec une des chercheuses et comme elle s'était aperçue que je n'étais pas si bête que ça, elle m'avait proposé une formation que me permit d'accéder rapidement à un poste dans son équipe. Pour la remercier, je l'invitais souvent en ville. Quand j'y repense maintenant je crois qu'elle avait fini par penser que je lui faisais la cour et n'attendait qu'une chose, que je lui passe la bague au doigt.
Au bout de quelques temps, j'avais gagné de quoi m'offrir plus qu'un pan de mur même si j'étais encore obligé de dormir dans la tente. L'hiver approchait et il faisait moins froid de la structure de tissu que dans la maison dont les travaux intérieurs n'étaient pas encore tout à fait terminé. Mais au moins je n'étais pas loin de dire que j'avais un chez moi et mon compte en banque n'était pas dans le rouge;
J'avais beaucoup mieux démarré que les O'Connell, des vieilles connaissances qui jouaient de malchance depuis leur mariage et leur installations dans la proche ville de MontSimpa. Et cela, j'en était extrêmement fier !
Quelques mois plus tard, j’étais allongée sur le
Quelques
mois plus tard, j’étais allongée sur le canapé, vraiment déprimé et je n’attendais
plus rien de la vie (si, si à mon âge ça peut arriver). Raya n’en pouvait plus
de me voir paresser toute la journée en pyjama sans même prendre la peine d’aller
assister à me cours. Un soir elle a décidé qu’il était temps que je bouge et
que j’arrête de me lamenter.
« Il
ne reviendra pas tu sais. Ca fait des mois qu’on cherche et il n’a donné aucun
signe de vie. Tu devrais laisser tomber et arrêter de pleurer sur ton sort.
- Facile
à dire ! Tu t’es déjà fais abandonner par quelqu’un que tu aimais plus que
tout au monde ?
- Je
sais, je ne peux pas me mettre à ta place, mais crois-moi, je n’en peux
vraiment plus de te voir là à rien faire. Il faut que tu sortes, que tu vois du
monde. Tu ne peux pas continuer à vivre en ermite indéfiniment. Où est passé la
Marina que j’ai connue ? Je ne te reconnais plus. Tu n’es plus que l’ombre
de toi-même. Ecoute, si il tenait vraiment à toi, tu crois qu’il serait
parti ? Et quand bien même il l’aurait fait, ne t’aurait-il pas prévenue ?
Et donné des nouvelles de temps en temps, juste pour te faire savoir qu’il va
bien et qu’il reviendra bientôt ? Et là tu as quoi ? Rien du tout.
Excuses-moi mais, et malgré tout l’estime que je peux lui porter, il a une drôle
de définition de l’amour. Allez fais-moi plaisir, lèves-toi et vas t’habiller,
sors un peu.»
Je
sentais bien qu’elle avait raison mais je ne pouvais me résigner à la laisser
gagner sur ce point. Pourtant je savais qu’il allait falloir que j’accepte la vérité.
« Si
tu crois que c’est facile… Tu sais combien il comptait pour moi. Et savoir qu’il
est parti sans même un adieu, sans même me prévenir, ça m’a blessée. Je suis
cassée. Laisses-moi du temps pour me reconstruire, j’en ai besoin. Ca peut aussi
bien être une question de jours, que de mois, voir d’années. Tu sais ce que c’est
de se rendre compte que l’homme de ta vie vient de te filer entre les doigts et
que tous les projets que tu avais en tête ne seront jamais une réalité ?
- Je
connais un bon moyen pour te remettre sur pied. Une bonne coupe de cheveux et
une sortie entre fille, »
Elle
avait dit ça avec un des ces sourires dont elle avait le secret et dont je
connaissais la signification, mais je n’avais pas envie de rentrer dans son
jeu, pas ce soir.
« Tu
crois vraiment qu’une coupe de cheveux va m’aider à me sentir mieux ?
- Ca
marche très bien chez les autres après une rupture. Une nouvelle coupe de
cheveux, un brin de shopping et on est prête à passer à autre chose.
- Tu
rigoles j’espère ? Tu crois vraiment que je suis prête à passer à autre
chose ou qu’un stupide coupe de cheveux va m’y aider.
- Tu
sais très bien que je plaisante. Allez fais moi un sourire, juste un petit.
Pour moi. »
Elle
se heurta à un mur de glace.
« Bon,
ok j’ai compris. Je sais que tu as perdu l’amour de ta vie, etc.…C’est dur, j’imagine
bien envoyant le légume que tu es devenue…. Tu crois que je ne suis pas
affectée par son départ moi aussi ? Si c’est le cas, tu te trompes. Seulement
moi j’ai fais face et j’ai décidé que ça ne valait pas la peine d’arrêter de
vivre. Et si tu crois que te voir comme ça ne me fait rien du tout, tu te
trompes encore plus. Ecoutes Marina, tu es ma meilleure amie et c’est dur de te
voir dans cet état. Je veux juste t’aider à te sentir mieux. Faisons un marché.
On se la fait cette soirée entre fille et si jamais ça ne te change pas les
idées je te laisserai agir comme tu le sens sans plus essayer de faire quoi que
ce soit. Ca te va ? »
Ce qu’elle
venait de dire m’avait touchée et j’étais en train de réaliser qu’effectivement
je n’avais pas choisi la meilleure solution. Il était peut être encore temps de
faire marche arrière et le meilleur moyen de le faire était encore d’accepter
son petit marché. Ainsi je pouvais avoir l’air de le faire juste parce que je
voulais cesser de discuter avec elle et non pas parce que j’étais sur le point
d’admettre qu’elle avait raison et qu’il était temps que je me remettre à
vivre.
« Bon
alors t’attends quoi pour me la faire cette coupe, on a une sortie de prévue je
crois bien.
- Marina,
tu ne peux pas savoir à quel point tu me fais plaisir.
- Je
te préviens si jamais ça se passe mal….
- Oui bien sûr, promis. Allez direction la salle de bain ! »
Quoi
qu’il en soit une fois maquillées, coiffées, et parées de nos plus belles
tenues, il était temps pour nous de sortir et d’aller nous « éclater »
au centre ville. Raya avait choisi un endroit tranquille pour mon retour à la
civilisation. La boîte s’appelait le Central. Un endroit sympa avec piste de
danse, DJ, bar et restaurant sur la terrasse à l’étage. Nous avions mangé avant
de partir, nous n’avons pas exploré cette partie du bâtiment. Par contre, au
bout d’une heure j’aurais pu parfaitement dressé la liste des cocktails servies
au bar. Bien sûr j’aurais d’abord du passer par une bonne nuit de sommeil et un
bon mal de crâne avant de cela mais dans l’ensemble j’en aurais été capable. Raya
a bien essayé de me dissuader de continuer à boire après les trois premiers
verres mais ça a été plus fort que moi. Bon j’exagère en insinuant que j’étais
complètement saoule à la fin de la soirée mais je voyais quand même les choses
sous un autre œil, tout me paraissait beaucoup plus simple tout à coup.
C’est
ce soir là que j’ai rencontré Romain. Il m’a gentiment invitée à danser lorsque
les slows sont arrivés (je ne pensais même pas que ça existait encore) sans remarqué que j’étais un
peu pompette (Pour quelqu’un qui ne me connaît pas, j’aurais pu juste paraître
très extravertie mais sans réel signe de mon état). Le pauvre, je ne sais pas
comment il a fait pour me supporter pendant tout le temps que la chanson a duré
mais je me demande encore pourquoi il ne m’a pas envoyée balader après ça. Au
contraire, il a été très patient avec moi et finalement, je ne sais par quel
miracle, il a réussi à calmer le démon qui avait pris possession de mon corps.
Tout à coup, je me suis calmée, j’avais l’esprit clair comme si l’alcool avait
soudain cessé de faire effet mais que le simple fait de me retrouver dans les
bras de cet homme suffisait à me faire oublier toutes les peines que j’avais
connues jusqu’à présent. Il s’est avéré plus tard que tout ça a été beaucoup
moins romantique que cela en a l’air. En fait, je m’étais tout simplement
endormie dans ses bras. Il avait ensuite aidé Raya à me ramener à la résidence
en parfait gentleman qu’il était. J’ai eu de la chance, j’aurais pu tomber sur
quelqu’un qui m’aurait laissée dormir au milieu de la piste et qui serait parti
sans demander son reste.
Cette
soirée m’a permis de me retrouver finalement. Non pas que j’ai complètement
pansé mes blessures, mais j’avais fait une nouvelle rencontre qui me prenait
tout mon temps. Curieuse de rencontrer l’homme sur qui je m’étais endormie et
surtout pour m’excuser de ce comportement que je n’aurais pas classé dans la
liste des choses à faire en soirée, je lui ai fixé un « rendez-vous »
entre deux cours. J’ai découvert un homme charmant, je me sentais bien en sa
compagnie. On a fini par se donner un autre rendez-vous, mais un vrai cette
fois. Et le courant est plutôt bien passé, si bien qu’on a finit par sortir
ensemble. A ce moment précis, Douglas était complètement sorti de ma tête et je
ne pensais plus qu’à réussir mon diplôme, entre les soirées révisions et les
soirées câlins avec mon homme. Finalement j’avais cherché trop loin alors que
celui qui me fallait était juste sous mon nez tout ce temps. En fait, il s’est avéré
que nous avions plusieurs cours ensemble. Lui m’avait déjà remarquée mais moi
trop fixée sur Douglas, je ne l’avais même pas ne serait-ce qu’aperçu.
Pourtant, selon mes critères, il était plutôt bel homme. Plus ma vie sans mon
meilleur ami avançait, plus je me rendais compte que mon amour pour lui m’avait
tenue loin de beaucoup de choses que j’adorais faire.
Pendant
cette période, mes recherches n’avancèrent pas beaucoup. Je n’avais ni le temps
ni l’envie. Les contacts n’avaient rien donné et j’étais de nouveau au point
mort. Aucune piste ne se présentait plus et l’espoir de retrouver la trace de
qui ce soit était au plus bas niveau. Mais contrairement à ce que j’aurais pu
penser quelques mois auparavant, cela ne m’affectait pas plus que ça. Sûrement
l’effet « Après Douglas ».
Les
examens finaux ont fini par arriver très vite pour chacun de nous. Raya et moi
avions des projets pleins la tête. Nous avions décidé de nous acheter une petit
maison à la campagne, loin de l’agitation de la ville, selon la version
officielle. Mais la vrai raison était que les prix des logements à la
périphérie étaient beaucoup moins élevés qu’en centre ville, mais s’avouer
incapable de payer, s’était s’avouer fauchées. Au projet initial a fini par se
greffer Romain notre relation semblant devenir de plus en plus séreuse. Nous
avons fini par trouver la maison idéale, bien assez grande pour nous trois et
abordable pour les jeunes diplômes que nous serions si tout se passait comme
prévu. Mais nous y croyions dur comme fer, ayant travaillé dur pour y arriver.
Et
puis est venu le temps de quitter la résidence, de laisser dernière nous le
fantômes des années passées, de tourner la page et de passer à autre chose,
avec notre diplôme en poche bien entendu. C’est n’est pas sans nostalgie que j’ai
refermé la portière du taxi qui devait nous amener chez nous.
Et voilà
où j’en suis maintenant. J’habite un petit pavillon de banlieue avec ma
meilleure amie, mon petit ami et …mon bébé. Cela a été une réelle surprise pour
tous mais un tellement bonne nouvelle. Le fruit de mon amour avec Romain. Car
maintenant j’en suis sûre. Même si cela aurait pu m’apparaître inimaginable il
y a un an, quand Douglas est parti, je suis retombée amoureuse. Certes, ce n’est
pas la passion que je ressentais pour mon supposé meilleur ami, mais je sens
que je serais prête à passer ma vie avec lui si il me le demandait. Finalement
et contre toute attente, j’ai fini par oublier mon premier amour, comme si il n’avait
jamais existé que sur les photos que je possède. J’ai cessé de me le représenter
comme une personne réelle et il n’est plus qu’un lointain souvenir.
Mon
avenir à partir de maintenant, c’est Romain et notre bébé. Certes c’est un
accident mais c’est le plus bel accident qui pouvait m’arriver. Jamais je ne me
suis sentie aussi épanouie qu’en ce moment. Raya dit que c’est normal, les
femmes sont souvent très épanouies quand elle porte la vie. Il faut dire que c’est
un statut assez spécial. Perpétuer l’espèce, assurer la survie de la race
humaine…Ces gens ne savent pas de quoi il parle, ils ne savent pas ce que c’est
d’avoir un petit être qui se développe et qui va finir par devenir mon enfant.
C’est trop compliqué pour être expliqué avec des mots, d’ailleurs il n’existe
pas les mots pour décrire ce que je ressens en ce moment.
Bien sûr,
il y a des inconvénients dans cette grossesse mais c’est comme tout, il y a des
mauvais et de bons côtés. Dans les mauvais, je mettrais la peur de perdre mon
emploi. C’est que même si on veut nous le faire croire, être une jeune femme,
ça aide pas pour trouver quelque chose, même bardée de diplômes. Et qui plus
est peu après avoir trouvé ce qu’il me faut, je tombe enceinte. J’espère que
mon employeur est un fervent défenseur de la parité. Mais je n’espère pas trop,
la parité c’est une utopie, personne ne vivra assez vieux pour la vivre. Pour
que cela fonctionne, il faudrait rééduquer la moitié des citoyens de SimState,
ou passer par un lavage de cerveau. Comment voulez-vous effacer des millénaires
de domination masculine ?
En
tout cas, à la maison, c’est sûr c’est pas le mâle qui domine. Romain accepte
bien la situation même si il a encore du mal à perdre ces habitudes de
célibataire. Oui un homme en couple mais qui vit seul, ça a des habitudes de
célibataires, vous ne le saviez pas ? Jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il
est pris au piège en acceptant de venir vivre avec sa dulcinée. Le pauvre
Romain s’est pris quelques claques (au sens figuré bien sûr) et les pendules
ont été remises à l’heure plus d’une fois. Mais au bout de quelques mois, il a
commencé à prendre le coup et tout est bien qui finit bien.
Pour tout
le monde, y compris bébé n'est ce pas ?
Il a fallut que Doug répète encore une fois pour
Il a fallut que Doug répète encore une fois pour que je
réagisse enfin que c’était lui qui m’appelait de cette manière. Trop absorbée
dans mes pensées, je ne l’avais pas vu sortir de la piscine pour venir me
parler. Au moins, je n’ai pas besoin d’aller le voir moi-même puisqu’il est
venu tout seul. Mais vu sa tête, je vais éviter le sujet, encore une fois.
"Tu te mets au sport maintenant ? C’est pas
souvent que tu montes sur cette machine. T’as plus peur d’être emportée avec le
tapis ?
- Très drôle. J’avais 8 ans quand j’ai dis ça. Si on en
venait directement au fait ? Ca m’étonnerait que tu sois venu spécialement
pour pouvoir sortir ta blague. Qu’est ce qui te tracasse encore ?"
C’est là que j’ai remarqué qu’il n’était plus en maillot de
bain. J’ai vraiment du aller très loin au fond de mes pensées parce que rester
absente assez longtemps pour qu’il est le temps de sortir de la piscine, de se
sécher et d’aller se changer, ça en fait un petit bout (de temps).
"Oh trois fois rien. Tu sais ce que c’est en ce
moment. Ca vient et ça passe. D’ailleurs ça va mieux, je crois que je vais te
laisser.
- Non, non, non, tu ne vas pas t’en tirer comme ça. Tu es
venu pour me parler d’autre chose que mon envie soudaine de courir. Et ne dis
pas le contraire, je te connais depuis assez longtemps pour être sûre de ce que
j’avance.
- Bon d’accord, t’as gagné. Je…voilà…en fait…je vais plaque
Lise. Je voulais avoir des conseils pour, tu vois…
- Le faire en douceur ? Ne pas lui faire trop de
peine ?
- C’est ça. Si tu veux pas m’aider, je comprendrais. Je sais
très bien que tu ne la portes pas dans ton cœur.
- Si tu veux une vraie rupture, il n’y a pas de recette
magique. Tu auras beau essayé de la ménager, dans tous les cas elle aura mal.
Après tout dépend de l’attachement qu’elle te porte. Désolé mais je ne la
connais pas assez pour t’aider mieux que ça. J’aurais voulu pouvoir faire plus.
- Oh, c’est pas grave. Je vais bien y arriver tout seul. Et
puis je suis c’est pas comme si c’était la première fois que je casse avec
quelqu’un, si j’ai réussi les autres fois, j’y arriverais bien cette fois
encore. Bon ben merci quand même…Je te laisse…J’ai une copine à larguer…"
Il me fait vraiment de la peine. Je vois bien qu'il aimerait que ça se passe autrement. Ca ne va vraiment pas être une partie de plaisir pour lui.
- Si t’as besoin de parler après, tu sais où me trouver.
- Comme toujours. Qu’est ce que je ferais sans toi ? Tu
peux me le dire ?"
Si seulement il pouvait s’apercevoir de tout ce qu’il ne
fait pas avec moi. Enfin, c’est déjà pas mal de savoir qu’il me considère comme
indispensable. J’espère juste que je ne
vais pas devoir le ramasser à la petite cuillère après sa rupture. Je le
connais, il s’inquiète de la réaction de Lise mais il va sûrement être plus
affecté qu’elle. Un grand sensible au fond.
Après toutes ces passionnantes réflexions, il était temps
d’aller me mettre au travail en attendant que Raya revienne de son
rendez-vous et rapporte tout ce qui y a été dit.
Elle ne m’a rien raconté quand elle est rentré. Elle nous a
trouvé dehors, une couverture sur le dos, les pompiers s’agitant autour de
nous. Apparemment, Lise avait essayé de se cuisiner quelque chose en l’absence
de Lucas, elle n’avait pas fait attention et avait fini par mettre le feu.
L’alarme à incendie n’avait pas fonctionné, je m’étais endormie sur mes cours
et Doug était parti faire un tour, sans doute pour se changer les idées après sa
rupture. J’ai entendu la porte claquer et Lise pleurer. Ca n’avait pas pris la
tournure qu’il espérait.
Il y avait donc Lise, prise au piège par les flammes et la
seule personne qui aurait pu l’aider, moi, plongée dans un profond sommeil,
incapable d’entendre le moindre appel à l’aide. C’est Doug qui a prévenu les
pompiers lorsqu’il est revenu. Malheureusement, il était trop tard.
C’était il y a une semaine. Toute
cette histoire nous a conduit ici, dans ce petit cimetière pour rendre un
dernier hommage à Lise. La cérémonie est finie depuis longtemps, la nuit est
tombée mais nous sommes toujours là. Doug pleurant devant la tombe de son
ex-petite amie et moi blottie dans les bras de Raya, rongée par les remords. Et
si… Et si je ne m’étais pas endormie, serait-elle encore là ? Et si…Et si
j’avais dormi la nuit avant le drame au lieu de m’occuper des choses qui
auraient très bien pu attendre le lendemain ? J’ai l’impression que si
j’avais agis différemment, si j’avais mieux réfléchi à ce que je faisais, elle
serait encore là parmi nous. Je ne la portait pas dans mon cœur, comme me
l’avait fait remarquer Doug ce fameux soir, c’est vrai mais je ne souhaitais
absolument pas sa mort. Elle était si
jeune, elle avait la vie devant elle pour accomplir tout ce qu’elle rêvait.
Mais le destin en a décidé autrement. Sa vie s’est arrêtée, brusquement sans
même un signe qui aurait pu nous alerter. Mais pourquoi donc je me suis
endormie…J’aurais entendu ses cris, ses appels à l’aide… J’aurais pu faire
quelque chose pour elle. L’aider à éteindre le feu. C’est comme ça qu’elle est
morte paraît-il. Elle essayait d’éteindre le feu.
Elle savait qu’il n’y avait plus que moi à la résidence.
M’a-t-elle vraiment appelée ? Après tout, elle n’avait peut être pas envie
de se rabaisser à me demander de l’aide. Aurait-elle mis sa vie en danger à
cause de son orgueil ? Et si elle
avait finalement décidé de mettre tout ça de côté, qu’a-t-elle bien pu penser
en ne me voyant pas arriver ? Pourquoi n’est-elle pas venue me
chercher ?
Autant de questions que je me pose, là dans ce cimetière. Bien que je me
doute que poser des questions sur ce qui aurait pu se passer ou pourquoi ça c’est
passé ne fera pas avancer les choses. Elle est morte, on ne peut plus retourner
en arrière pour tout défaire. Il est temps de tourner la page et de continuer à
avancer, aussi dur que cela puisse être.
Plus facile à dire qu’à faire…On va devoir vivre avec ce souvenir,
manger dans cette cuisine où le feu s’est déclaré, où son esprit nous a quitté.
Raya est partie, elle a des cours importants demain et elle ne veux pas les rater. La vie continue…
Je suis donc seul avec Doug pour la première fois depuis une semaine. Il a essayé de me parler avant mais je ne peux tout simplement pas me retrouver en face de lui. Je ne peux même pas le regarder. J’ai peur de ce qu’il a envie de me dire. Je me sens si coupable, tout est arrivé à cause de moi. J’ai l’impression qu’il a envie de me jeter à la figure tout le dégoût qu’il éprouve à mon égard pour se soulager un peu. Je le comprendrais si il le faisait. Cela signifierai deux choses. D’une part que j’ai totalement raison de penser que tout est de ma faute et d’autre part qu’il aimait vraiment Lise de tout son cœur et que c’était l’amour de sa vie. Je ne peux plus y échapper maintenant, je crois qu’il est temps qu’on parle. Mais j’ai à peine le temps d’ouvrir la bouche que Doug entame déjà ma descente en enfer sur le ton de la conversation.
« Il va falloir aller trouver un endroit pour manger le temps qu’ils fassent quelque chose pour la cuisine. Remarque, ils pourraient nous fournir des sandwichs et on pourrait déjeuner sur l’herbe ! Ca serait pas mal, non ? Avec le temps qu’il fait on serait super bien. »
Je rêve ou il essaye de plaisanter ?
"Ecoutes Doug… "
Allez, je me jette à l’eau.
"Ecoutes Doug. Si tu veux me crier dessus, ne te gènes pas. Je sais que tout est ma faute. Si j’avais moins fatiguée je ne me serais pas endormie… et … et j’aurais pu faire quelque chose pour empêcher ça. Je suis tellement désolé…si tu savais comme je m’en veux !
- C’est pour ça que tu m’évites depuis une semaine ? C’est totalement ridicule. Ce n’est pas de ta faute, loin de là. J’aurais plutôt tendance à dire que c’est ma faute. Tu n’as jamais pensé qu’elle aurait pu faire ça…exprès ?
- Attends, tu voudrais dire que ça pourrait ne pas être un accident ? Mais pourquoi elle aurait fait ça ?"
La stupidité de ma question m’a frappé au moment même où je l’ai terminé. La réponse est évidente… Il y a des fois où je ferais mieux de me taire au lieu d’ouvrir ma grand bouche. Surtout si c’est pour dire des bêtises pareilles.
"Tu veux dire…qu’elle se serait…suicider à cause de la rupture ? Tu ne parles pas sérieusement j’espère. Ce n’était pas le genre de fille à mettre fin à sa vie pour ça. Des garçons elle pouvait en avoir rien qu’en claquant des doigts.
- Tu ne la connaissais pas. Elle n’était pas tout à fait la fille que tu crois.
- Tu l’aimes encore ? C’est pour ça que tu es si bouleversé par sa mort ?
- Non, je me suis rendu compte que je ne ressentais rien pour elle. En fait je le l'ai jamais vraiment aimée. Ce n'était pas de l'amour, plutôt une attirance. Une fille avec qui je sortais en me cachant la vérité. Si je suis si bouleversé, c’est pour la même raison que toi j’imagine. On se sent tous les deux coupables de sa mort.
- Attends, tu te cachais quelle vérité en sortant avec Lise ?"
Je suis déjà en train d’imaginer le pire pour moi…Si ça se trouve, il est homosexuel. Non pas que je trouve contre-nature et dégoûtant et tout ce que qu’on peut apprendre à ce propos, loin de là, je respecte même mais vous imaginez ce que cela signifierait pour moi ?
"Je crois qu’il faut que je te parle. J’ai attendu trop longtemps.
- Tu me fais peur Doug.
- Tu n’as aucune raison d’avoir peur. Voilà…si j’ai rompu avec Lise c’est parce que…enfin…je …je t’aime voilà."
Et pour me prouver que ce que disais était bien vrai, il s’avance et m’embrasse. Je peux vous dire que ça s’agite furieusement à l’intérieur de moi. J’attends ce moment là depuis mes 13 ans et il a fallut un mort pour que ça arrive enfin. Triste perspective. La joie se mêle à la tristesse que j’éprouve. Mélange bizarre de sentiment, je ne sais pas si je dois continuer à pleurer ou rire. Et si je pleure, est-ce de joie ou parce que j’ai mal ? Sans doute les deux. J’aimerais que cet instant dure toujours. Notre premier baiser. J’imagine déjà l’avenir, notre avenir. Lui et moi ensemble pour la vie. Et je me souviens de ce qui nous a amené ici. Pourquoi nous sommes dans ce cimetière devant cette tombe. La tombe de Lise.
Je le repousse bien malgré moi.
"Doug, je crois que ce n’est pas correct. Pas ici, pas maintenant.
- T’as raison, excuses-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris.
- Ne t’inquiètes pas je ne t’en veux pas au contraire. J’attends ça depuis tellement longtemps. C’est juste que ça me gène vis à vis de Lise. Je sais que vous n’êtes plus ensemble et qu’elle est morte mais il y a quelque chose qui me retient, je ne sais pas quoi. J’ai besoin d’y voir plus claire. Et puis être dans ce cimetière, devant sa tombe…
- Je comprends. Alors toi aussi tu ressens quelque chose pour moi ? Si j’avais su, j’aurais tenté ma chance avant…et on n’en serait pas là. Je me sens si couplable. Je lui ai dit avant qu’elle…enfin, tu vois. Je voulais être honnête avec elle en lui expliquant les raisons qui m’avaient poussées à rompre avec elle. Peut être que si je ne lui avais rien dit, elle ne l’aurait pas autant mal pris et qu’elle serait encore avec nous en ce moment et nous on ne serait pas dans ce cimetière à discuter de ça.
- Ce n’était pas de ta faute. Peut être que c’était son destin de mourir de cette façon et qu’on aurait rien pu y faire quoi qu’on ait fait.
- Tu y crois vraiment à ces histoires de destin ? Je veux dire, tu crois vraiment que notre histoire est déjà écrite et que quoi qu’on en pense, tout ce qui nous arrive n’est le fait de notre propre volonté ?
- Ca serait tentant non ? Au moins on ne pourrait pas vraiment se reprocher nos erreurs et encore moins culpabiliser comme on est en train de le faire.
- C’est vrai que c’est tentant. Au moins j’arriverais à me regarder dans le miroir le matin.
- Et moi donc. Pourtant même en pensant qu’une telle chose puisse exister, je n’arrive pas à ne pas penser que j’aurais pu faire quelque chose pour elle.
- Dis donc, tu me dis de ne pas culpabiliser, que je n’aurais pas pu la sauver de tout manière et maintenant tu me racontes que tu ne peux pas t’empêcher de croire que tu aurais pu changer les choses ?"
Il a raison. Visiblement, je n’ai même pas réussi à me convaincre moi-même de ce que disais. Pourtant, il va bien falloir qu’on arrête de penser que nous sommes responsables de ce qui est arrivé. Et pourquoi l’université ne serait-elle pas responsable ? Après tout, si les systèmes à incendie avaient été vérifiés comme ils le devaient, elle serait peut être encore là.
C’est vraiment pas possible. Même morte, Lise arrive à me pourrir la vie. D’une part, elle met sur mes épaules le poids de sa mort, et d’autre part, elle gâche un moment qui aurait du être le plus beau de ma vie.
"On devrait peut être rentrer, non ? Il commence à se faire vraiment tard. Je voudrais pas me retrouver nez à nez avec une créature de l’au-delà…, me dit Doug en riant.
- Tu crois à ces trucs là maintenant ? ..."
Doug a continué a plaisanté jusqu’à ce qu’on soit rentré. C’est bon signe je crois. Je suis si heureuse maintenant, comme si j’avais laissé tout le reste au cimetière.
Mais tout peut changer d’un seul coup, c’est bien connu. Et c’est exactement ce que je découvre à mon réveil le lendemain…
Le Journal d'un Dynastie
J'ai décidé de me lancer dans un nouveau Dynastie. Etant l'un des premier à m'y être aventuré, je me suis dit que je ne pouvais pas arrêter comme ça. Ma famille d'abord n'en est plus un depuis la disparition des mes sauvegardes et je repars sur de nouvelles bases, avec un nouveau sim et une nouvelle vie virtuelle à diriger. Cette fois, pas d'histoire pour raconter mon avancement. Juste un journal de bord, grâce à KimBauer qui m'a gracieusement permis d'utiliser cette idée qu'elle a aussi choisi pour un des ses blogs afin raconter les heures de jeu qu'elle ne met pas en forme dans une histoire. Voici donc le journal de mon nouveau Dynastie.
Dimanche 2 Avril 2006
Création du Sim qui sera le pilier fondateur de la Dynastie. Puisque
que j'ai Académie, je devais obligatoirement passer par la case
université...J'aime bien mais bon, une fois ça va, deux passe encore
mais au bout d'un moment c'est long....Très long. Enfin, puisqu'il faut
y aller , il faut y aller. Ca aurait pu aller vite si l'outil "Créer un
étudiant" avait bien voulu se charger...Mais non, à deux, trois
reprises, j'ai eu le droit à une erreur fatale...Charmant. J'ai bienc
cru que j'allais tout jeter par la fenêtre. Bon j'ai quand même garder
mon calme et après une petite enquête, j'ai découvert que c'était en
fait des sims sauvegardés dans le dossier Saved Sims qui faisait buggé
tout ça. J'ai relancé mon jeu, ouvert (enfin) l'outil "Créer un
étudiant et en moins de 5 minutes, j'avais mon fondateur. Pas dur, je
l'avais déjà créer dans la boit@look. Il ne restait plus qu'à lui
donner une personnalité, lui fournir un nom, un prénom, une aspiration,
des préférences, un tue-l'amour... La routine quoi... A part pour le
prénom. J'ai eu une grosse panne et aucune idée...Du coup, j'ai sorti
l'agenda et hop j'ai trouvé ce qui me convenait dans les fêtes à
souhaiter. J'ai même découvert des prénoms bizarres...Vous connaissiez
Pol ?
Carte d'identité de mon fondateur :
Nom : Lhavygneux
Prénom : Zac
Signe
Astrologique : Vierge (j'adore ce signe, peut être parce que c'est le
mien dans la réalité. Sans rire, je trouve vraiment que c'est le
meilleur signe du jeu.)
Aspiration : Connaissance (une de mes préférées...En tout, il pouvait toujours courir pour avoir Amour...)
Aime : les rousses maquillées (ben oui j'allais pas lui mettre les femmes à barbes qui ne sentent pas la rose)
N'aime pas : l'embonpoint (je sais jamais quoi mettre là...)
Aspiration
à long terme : devenir Savant Fou (plus facile que "avoir six petits
enfants", ce n'est pas Marina qui dira le contraire)
Après un petit chargement, installation de
Mr Zac dans sa résidence. La même que Marina. Je sais, je suis un peu
sentimental sur le coup, mais j'aimerais bien vous y voir si un jour
vous perdez tous vos sims à cause d'un truc tout bête. Ils peuvent pas
prévenir les gens de chez Maxis que les sauvegardes vont être effacées
? Hein ? Non mais franchement... Enfin ce n'est pas le sujet.
Installation de Zac dans la résidence "Naubaudizome". Et oui même nom
aussi, je ne fais pas les choses à moitié.
Zac y a déjà passé un
demi-semestre et il a l'air de s'y plaire. Il a même trouvé la fille
idéal. Une volée de coeur à chaque passage, et en plus elle est
aspiration famille. Ah oui, j'oubliais, elle n'est pas trop laide une
fois relooker. Relookage qui m'a posé des problèmes aussi. Une fois la
fenêtre ouverte pour chosir la coiffure et tout le bazar, voila que le
jeu me met une erreur fatale. Encore un problème dans mes
téléchargements, un patch de MTS2 cette fois. J'e vous jure, je vais
finir par ne plus rien télécharger. Déjà que je me limite, si en plus
le peu que j'ai fait des erreurs, c'est un truc à vous dégoûter.
Enfin bref, je disais, pas désagrable à regarder mais avec un nom
tordu, tellement d'ailleurs que je m'en souviens plus. Un truc russe.
Et encore une bizarrerie de Maxis...Vous connaissez beaucoup de russe
noire ? Enfin ça va s'arranger puisqu'elle va épouser Zac, changer de
nom et nous faire de beaux petits métis. Il y a avait une autre
candidate mais la photo dans le répertoire téléphonique m'as trompé.
Avec son nez aplati et ses yeux minuscule, je craignais pour la
descendance. C'est qu'il a intêret à me faire des enfants aussi beau
que Marina a peu m'en faire ! Je sais qu'il faut de tout pour faire un
monde, mais il y a des limites quand même. Et il y a assez de sims
horribles avec les PNJ pour ne pas en rajouter. Enfin tout ça pour dire
que Bénédicte me convient autant que Romain Pettier a pu me convenir
pour Marina. Sauf que Zac a un avantage, puisque sa dulcinée habite
dans le même dortoir que lui. Tiens, faut que je note de vous montrer
une photo de Bénédicte avant relookage, vous allez rire. Quoi qu'il en
soit, ils sont amoureux l'un de l'autre et veulent tous les deux se
fiancer avec l'autre. Beaucoup moins romantique, ils veulent aussi tous
les deux faire crac-crac....
Sinon que dire de plus. Oh, je sais.
L'examen de Zac. Il l'a eu avec 20/20, pardon 4 avec LBA, et les
félicitations du jury mais j'ai eu chaud. A 17 heures de l'exam, il
avait besoin de remonter pas mal de barres de besoins ne pouvait pas
utiliser d'énergiseur énigmatique parce qu'il n'avait pas assez de
points pour en faire l'acquisition et en plus il avait sa barre
d'études à remplir et un point de compétence à gagner. Mais j'ai
réussi, je suis fière de moi.
Note pour la prochaine partie :
penser à appeler l'employé de la désinfection pour exterminer les
cafards qui se sont installé après qu'in idiot est renversé la poubelle.
Lundi 3 Avril 2006
Réveillé tôt pour cause de révision, j'ai
laissé un peu tourner le jeu en même temps, pour avancer. Il devait
être quoi...allez 6h du matin. Ca m'a permis de lui faire terminer sa
première année et Zac est bien parti pour finir ses études en beauté,
tout comme Marina. Enfin, il a cinq désir, ça va diversifier un peu
l'offre. Parce que question désir, je suis pas aidé. Voir un fantôme,
être sauvé de la mort, et acheter des nouveaux vêtements, je suis pas
aidé. Il y a bien se fiancer avec Bénédicte mais celui là je l'ai
bloqué pour plus tard, je leur ai prévu une soirée romantique au resto.
J'ai bien "Faire ses devoirs" quand il rentre des cours mais c'est pas
avec ça que je vais tenir. Heureusement que les rendez-vous font bien
monter la jauge d'aspiration parce que sans ça, j'aurais pu attendre
longtemps mon énergiseur et mon casque pensant, qui m'a bien servi
d'ailleurs puisque soit dit en passant, mon Zac, il maitrise déjà la
compétence "Nettoyage" et est sur la bonne voie pour celle de "Logique"
et celle de "Mécanique". Je prépare déjà le terrain pour réaliser son
désir à long terme car c'est si je me souvien bien, les compétences
requises pour le métier dans la science. Par contre je ne sais pas ce
qui s'est passé pendant que je l'ai laissé tout seul finir sa barre de
logique mais quand je suis revenu, monsieur Zac avait trouvé le moyen
d'avoir la moitié de ses barres vides et de s'être attiré la colère
d'un des PNJ qui fait semblant de vivre dans le dortoir avec lui.
Vraiment ces Sims, ils font n'importe quoi dès qu'on a le dos tourné.
Et encore, je vous ai pas parlé de l'empolyé de la désinfection qui
s'est même pas occupé des cafards quand il est venu...J'y crois pas,
même dans les Sims ont se fait arnaquer...Enfin je me vengerais peut
être plus tard, j'ai retenu son nom. Non je suis pas assez sadique pour
ça. Je déteste tuer les Sims en fait. Je crois que je n'aurais pas
beaucoup de points de ce côté dans le challenge. Je vais plutôt miser
sur les diplômes avec mention et autres désirs réaliser. Si Zac se met
à avoir des désirs en rapport avec son aspiration, enfin du genre
gagner des points de compétences, ça serait beaucoup mieux en fait.
Donc bilan de cette petite séance de Sims : encore une deuxième
semestre de terminé, donc première année finie. Enfin. D'autant plus
que cette fois, Zac il est allé tranquillement, ça faisait un moment
qu'il avait rempli sa jauge d'études. Finalement, l'université c'est si
long que ça quand on a qu'un seul sim à gérer en même temps.
Bon
je vous avez promis une photo de Bénédicte avant relookage, je vous
prévien c'était pas terrible. Je vous ai même fait un avant/après pour
que vous puissiez comparer laquelle version vous préférez. Pour moi y a
pas photo...
"Allez, vas-y, racontes-moi."Cela fait
"Allez, vas-y, racontes-moi."
Cela fait maintenant deux fois que je lui pose cette
question. Soit il est vraiment absorbé par l’observation des étoiles, soit il
est dans la Lune. Vous me direz, cela revient au même dans les deux cas, on est
toujours dans le domaine de l’astronomie et en plus, il ne m’écoute pas.
" Alors, vas-y ! Qu’est ce qui t’arrive ? Un
problème avec Lise ?"
S’il me répond oui, je saute de joie. En fait, tout bien
réfléchi, je pense que cela serait un peu déplacé quand même. Et puis un problème
ne signifie pas forcément rupture, même si j’aimerais bien. Ca rapproche
certaines personnes les ruptures parfois. Des meilleurs amis par exemple. Et je
dis ça sans arrière pensée.
"Non, ce n’est pas cela."
Profonde déception. J’espère que ça ne se lit pas sur mon
visage.
"Pourquoi tu n’es pas avec elle ce soir
alors ?"
(Question pleine d’espoir)
"Oh, elle a reçu un appel d’une de ses copines et tu la
connais, ça peut durer des heures."
J’aurais du m’en douter. Une vraie pipelette cette fille.
Quand elle démarre, impossible de l’arrêter. Heureusement qu’on ne paye pas les
factures téléphoniques… En plus je ne la comprends pas. Elle est avec ses amies
à longueur de journée et pourtant, le soir elles ont toujours quelque chose à se dire. Qu’est ce qui peut bien leur
arriver de si extraordinaire en si peu de temps ?
"Qu’est ce qui ne va pas alors ? Si tu me dis que
tout va bien, je ne te croirais pas.
- Je ne sais pas. J’ai le cafard, c’est tout. Je me pose des
questions sur ma vie et sur moi-même. Une petite crise existentielle.
- Oui cela nous arrive tous à un moment ou à un autre. Tu veux
en parler ? Parce que tu sais, des trucs de ce style, il ne faut pas les
garder pour toi. Il y a des gens qui se donnent la mort pour moins que ça.
- Ne t’inquiètes pas, je n’irais pas jusque là je pense. C’est
juste que je ne me sens pas à ma place en ce moment. Je n’ai pas à me plaindre,
je réussis dans mes études, j’ai une super copine…
- Mais … ?
- … mais je ne me sens pas à ma place dans tout ça. C’est
comme si je sentais que je ne devrais pas être ici. Comme si je sentais que
j’avais une autre vie à vivre ailleurs. C’est assez bizarre comme sensation en
fait.. J’ai l’impression d’être dans la peau de quelqu’un qui n’est pas moi. Je
suis arrivé à donner le change jusqu’à maintenant mais je sens que je ne vais
plus tenir longtemps. Il va falloir que j’effectue des changements dans ma
vie."
C’est une grave crise qu’il nous fait. J’ai peur des
conséquences qu’elle peut avoir. J’espère que je ne suis pas sur la liste des
choses à changer…
Il s'est levé et à commencer à repartir vers la porte de la résidence. Il faut que je sache.
"Quel genre de changements ?"
- Je ne sais pas trop encore. Il faut que je réfléchisse encore
sur ce qui pourrait m’enlever ce malaise. Il faut que je trouve un véritable
sens à ce que je fais parce que j’ai l’impression que tout ce que j’ai
construit jusqu’à présent ne sert à rien. J’ai l’impression de ne servir à
rien. Comme ces ados superficielles qu’on voit dans les séries à succès. A la
différence que je ne suis plus un ado. Tu comprends ce que je veux dire ?
Je pense qu’il va falloir que je fasse quelques sacrifices."
Je n’aime pas la façon dont il a terminé sa phrase. Cela me
rappelle trop le genre de phrase dont on a envie de connaître la fin mais en
ayant peur de ce qu’on pourrait entendre.
" Tu vas tout quitter ? Tes études, tes amis….Tu
vas aller t’installer ailleurs ? Dis-moi que je me trompe, s’il te plaît…
- Mais où tu vas chercher tout ça ? Je ne vais pas non plus
gâcher ma vie pour ça. J’ai juste dis que j’avais besoin de petits changements.
Je ne pourrais jamais te quitter. Je me sens trop bien avec toi."
Ca y est, le moment que j’attends depuis des années est
enfin arriver. Il m’a enfin remarquée et ne peut plus résister à mon charme
fou. Je ne sais pas ce qu’il lui a ouvert les yeux comme ça mais c’est
merveilleux. Dans quelques secondes, il va m’annoncer qu’il m’aime.
"Et enchuite ?
- Il m’a dit qu’il ne pourrait pas non plus te quitter puisque
nous sommes ses meilleures amies et qu’il se demande quel genre d’ami il serait
s’il nous abandonnait. Et aussi que notre amitié était trop forte pour qu’il la
remette en cause."
On dirait un mauvais feuilleton à l’eau de rose. Je suis
dans la cuisine assise devant un reste de spaghetti réchauffé vite fait bien
fait parce que j’avais besoin de manger pour me consoler. Je vous assure que ça
fait du bien de parler même si face à ses problèmes on est toujours seul. Même
un geste de sympathie est le bienvenue dans ses cas là. C’est bon de se savoir
soutenu dans des moments où on en a besoin. Parce que croyez-moi, je m’en suis
pris beaucoup des claques de ce genre dans ma vie. C’est ça d’être accro à un
gars qui ne vous voit que comme sa meilleure amie. Le seul point positif de
l’affaire, c’est qu’il n’a pas dit qu’il ne souhaitait pas quitter Lise. Cela
fera une pouf en moins. Désolé si je ne mâche pas mes mots mais je crois que je
commence à en avoir marre de me faire jeter, même si ce n’est pas volontaire de
sa part. Je dis cela ce matin, parce qu’il est trois heures du matin, que je
n’ai pas encore dormi et que je suis encore sous le coup de l’émotion mais dès
que je vais le vois demain, je ne pourrais plus lui en vouloir. C’est vrai que
ce n’est pas de sa faute. Je ne suis pas très explicite dans mes sentiments
envers lui, alors comment peut-il savoir que je meurs d’amour pour lui. Si cela
se trouve bien, lui aussi mais il pense qu’il n’est pour moi que mon meilleur
ami. Il va falloir faire quelque chose pour ça et vite. Si jamais il quitte
Lise, je lui avoue tout.
Cela fait maintenant un petit moment que la conversation
avec Raya est terminée. Elle était fatiguée, avait cours tôt ce matin et avait
finit par céder à l’appel de son lit qui lui ordonnait d’aller se coucher sous
peine piquer du nez au plein milieu d’un amphi plein à craquer. Je suis donc
restée seule avec mes démons intérieurs au milieu de cette cuisine vide et
froide. Mais très vite, Lise m’avait rejointe. Elle avait ressenti un petit
creux à la suite de son interminable appel téléphonique et avait rejoint la
cuisine en espérant sans doute la trouver vide et qu’ainsi aucun de nous ne la surprenne
en flagrant délit de grignotage. C’est qu’elle a une réputation à défendre la
demoiselle. Apparemment, cela ne l’a pourtant pas gênée de me trouver là.
Peut-être ne suis pas assez importante à ses yeux pour qu’elle prenne la peine
de cacher ses intentions. En tout cas, elle n’a pas hésité à se servir une
généreuse portion de spaghetti qui finissaient de refroidir dans un coin de la
cuisine. Elle est maintenant à côté de moi, essayant de débuter une
conversation qui m’ennuie déjà. Il faut dire que la pluie et le beau temps
alors qu’il fait un temps magnifique depuis plusieurs mois maintenant, ce n’est
pas très malin, ni très original d’ailleurs. Je me demande si elle a remarqué
que Doug est mal dans sa peau en ce moment ou si elle est vraiment tel que je
le pensais, superficielle et inquiète seulement de sa propre personne. Vraiment
pas le genre de fille qu’il lui faut en ce moment. J’espère qu’il va prendre la
bonne décision et que les changements qu’il envisage vont comprendre une
éventuelle séparation. On l’aurait encore sur notre dos parce qu’on ne peut pas
la virer comme ça de la résidence, seul l’université peut le faire, mais elle
pourrait très bien partir d’elle-même. Le rêve absolu.
" Hé, ho ! Il y a quelqu’un ? Tu m’écoutes ou
quoi ?
- Hein ? Quoi ?
- Laisse tomber. Tu ferais mieux d’aller te coucher parce que tu
ne vas pas être très fraîche en te levant tout à l’heure. Déjà que ce n’est pas
terrible d’habitude, les cernes en dessous des yeux ne vont pas t’arranger ma
pauvre. Si tu veux j’ai une crème qui fait des merveilles….
- Non, merci, ça va."J’ai quitté la pièce sans une bonne nuit. Cette fille
me tape sur les nerfs, elle ne le mérite même pas. Sympa quand même, sa façon
détournée de me dire que je suis laide. De toute façon rira bien qui rira le
dernier.
Ok, j’avais l’intention d’aller me coucher mais je n’arrive
pas à dormir. Je n’arrête pas de penser à Doug et à ce qu’il m’a dit. Cela me
travaille tout ça.
Tant pis, demain je n’irais pas en cours, je pense que je ne
serais pas totalement à fond. Avec mes problèmes, plus les siens, il m’est
difficile d’imaginer que quelqu’un pourrait tenir sans craquer. Personne n’est
parfait, surtout pas moi. Je ne pense pas que j’en sois au point d’aller rendre
visite à un psy (-chologue, chiatre, chanalyste ou ce que vous voulez, cela
m’est égal je n’ai jamais réussi à faire la différence. La seule chose que j’ai
retenue c’est que le psychologue n’a pas de divan, du coup c’est moins
confortable de lui parler) mais j’ai quand même besoin d’une petite pause moi
aussi. Pour tout bien remettre en ordre. Et puis je pourrais profiter de cette
journée pour continuer mes recherches si j’ai besoin de me changer les idées.
D’ailleurs si je suis encore réveillée à cette heure si tardive c’est parce que
j’ai reçu des informations très intéressantes de Mlle Lain, la dame qui
s’occupe de l’orphelinat de Forgottendale. Ma maman quoi. Elle m’a toujours
demandé de l’appeler au moins par son prénom, Orphée, mais pour moi elle a
toujours été et elle restera Mlle Lain, celle qui m’a recueillie et élevée avec
amour. J’ai une grande estime pour elle et le fait que je refuse de l’appeler
par son prénom n’est pas une forme de mépris ou quelque chose de ce genre mais
c’est juste que j’aurais l’impression de lui manquer de respect en cessant de
la nommer comme la grande majorité de gens.
Elle m’a donc envoyé une info très intéressante sur une
vieille dame qui serait partie de Forgottendale juste avant la catastrophe et
qui aurait ainsi elle aussi échappé à la mort, tout comme nous deux. Et le plus
intéressant c’est qu’elle exerçait le métier de nourrice. Donc il y a peut être
une chance qu’elle nous connaisse. Nos parents auraient très bien pu faire
appel à ses services pour nous garder. Mais le seul problème c’est de savoir où
elle vit maintenant et surtout si elle est encore en vie. Mes recherches sur Internet
ne donnent rien pour l’instant mais je ne lâcherais pas l’affaire tant que je n’aurais pas obtenu ne serais-ce
qu’un bout d’adresse. Au moins, j’aurais un point de départ un peu plus précis
que n’importe où sur le globe.
Plongée dans mes réflexions comme je l’étais, je n’ai même
pas entendu que Raya avait ouvert la porte de ma chambre, curieuse sans doute
de savoir pourquoi j’étais encore debout à l’heure où elle se levait pour aller
en cours. Elle a l’air assez étonnée car je devrais être coucher attendant
patiemment que mon réveil m’annonce qu’il est l’heure pour moi de commencer la
journée mais elle a compris très vite pourquoi ce n’est pas le cas et que si je
suis assise devant mon ordinateur c’est que je n’ai pas les idées assez claires
pour pouvoir réussir à m’endormir, même si je tombe de fatigue. Comme c’est une
fille intelligente, elle sait aussi que je n’ai pas forcément envie d’en parler
tout de suite et qu’il ne vaut mieux pas qu’elle s’aventure dans cette voie
tant que je n’en exprime pas le besoin. Alors elle s’est intéressée à ce que
j’étais en train de faire, c’est à dire, mes recherches comme elle le fait
assez régulièrement d’ailleurs.
Elle n’a pas été adoptée, elle, et elle s’est installée à
Forgottendale avec ses parents après la reconstruction mais aussi loin que je
me souvienne, depuis que l’on se connaît, elle a toujours été à mes côtés pour
ces recherches et a toujours espéré que je retrouve ma famille pour que j’ai
moi aussi des noms et des visages à associer à l’image que je me fais de ce
qu’elle a pu être. Raya m’a toujours aidée quand j’en avais besoin. C’est elle
qui, entre autres, est toujours là pour me remettre sur les rails quand
l’espoir s’en va et que je suis sur le point de tout abandonner lassée par les
recherches qui n’aboutissent pas ou bien par peur de trouver ce que je cherche
depuis tant d’années. Oui, peur de toucher mon but, peut de casser l’image de
la famille idéale brisée par une catastrophe que je me suis construite. Imaginez
que mes parents sont en fait des criminels recherchés et dangereux ou alors
qu’ils m’ont lâchement abandonné parce qu’ils ne me désiraient pas quand je
suis née. C’est là qu’est tout le paradoxe : je souhaite de tout mon cœur
savoir qui je suis mais je crains que ce que je risque de découvrir ne me
plaise pas du tout. Pour l’instant ce sentiment n’est pas encore là mais je
sais qu’au fur et à mesure que j’approcherais du but, les craintes, les doutes
vont arriver. De toute façon, cette piste je ne suis même pas sûr qu’elle
puisse être suivie ne serait-ce qu’un court instant. A moins que… Raya connaît
peut être la bonne personne, elle a tellement de relations que cela ne m’étonnerait pas qu’elle connaisse
quelqu’un qui connaît quelqu’un qui…etc.…qui connaît LA bonne personne.
On s’est installée à même le sol pour discuter. Raya a eu
une drôle de surprise quand je lui ai demandé si elle pouvait essayer de
retrouver une femme, déjà vieille à l’époque et qui doit l’être encore plus
maintenant. Elle m’a dit un jour qu’elle aimerait s’investir encore plus pour
moi, je lui en donne l’occasion. D’accord, pour une première, je lui en demande
beaucoup mais c’est la seule piste que j’ai pu avoir depuis des mois et je ne
compte pas la lâcher car j’en ai marre des recherches qui ne donnent rien. Là
j’ai la chance unique de rencontrer une personne qui était là avant la
catastrophe et qui l’est toujours après. Du moins en théorie. En pratique, cela
marchera peut être moins bien vu l’âge qu’elle devrait avoir maintenant. La
seule chose qui compte vraiment pour
l’instant c’est que cette femme est partie juste assez tôt pour ne pas périr
corps et bien comme les autres mais aussi juste assez tard pour peut être
m’avoir vu naître et connaître mes parents. Une vieille nounou a forcément des
jeunes enfants à garder pourquoi mes parents ne lui auraient-ils pas demandée
de me garder moi ? C’est une chance que je ne peux pas laisser passer et
je dois la retrouver quoi qu’il puisse m’en coûter. Je suis prête à mettre le
prix qu’il faudra pour y arriver. Et si par la même occasion cela peut aider
Doug, je suis prête. Son problème ne viendrait-il pas aussi du fait qu’il lui
manque des repères de son enfance. Quelque chose qui lui permettrait de savoir
vraiment qui il est ? Son rétablissement dépend sans doute en grande
partie de l’avancement de mes recherches.
Je suis si excitée, jamais je n’ai jamais eu de si bonne
information. Jamais je n’ai été aussi proche du but, je peux presque le toucher
du bout des doigts. Il ne reste plus qu’un seul obstacle qui me sépare peut
être de la vérité. Raya va tout faire
pour qu’on retrouve cette femme mais si elle revient un jour en m’annonçant
qu’elle est introuvable, ce sera trop dur pour moi. En même temps, je ne peux
m’empêcher de penser que je vais sûrement être déçue comme les autres fois et
qu’il vaudrait mieux que j’arrête tout de suite avant de me faire du mal.
Heureusement, elle a l’air de déjà avoir une idée sur la façon de procéder.
Elle m’a promis qu’on la retrouverait et qu’elle remuerait ciel et terre s’il
le fallait. Je n’en demande pas tant mais c’est réconfortant de voir qu’il
existe des gens pour qui vous comptez autant. J’espère qu’elle sera encore là
pour me réceptionner si jamais je tombe de haut.
Elle n’a pas attendu longtemps avant de commencer à tenir sa
promesse. Elle est déjà en grande discussion avec une des ses connaissances, un
prof de l’université, qui aurait soit disant dans des tonnes de relations. Raya
place un grand espoir dans cet homme. C’est vrai qu’il a l’air sincère quand il
dit qu’il connaît beaucoup de monde mais je ne sais pas s’il connaît vraiment
les bonnes personnes. Quelqu’un qui saurait où est passée cette nounou, qu’elle
soit vivante ou morte. J’aimerais qu’elle soit encore vivante mais si le destin
en a décidé autrement, c’est que je ne dois pas encore tout savoir sur moi. Vous
croyez au destin vous ? Que votre histoire est déjà tracée et que quoi que
vous fassiez, c’était déjà écrit quelque part et vous ne pouvez rien y
changer ?
Moi j’y crois. Comment voulez-vous que j’ai survécu à une
des plus grandes catastrophes, non que deux bébés aient survécus alors que le
reste des habitants est mort de manière atroce ? Et surtout que ces deux bébés soient trouvés au même endroit
alors qu’ils n’ont visiblement aucun lien de parenté ? Je ne pense pas que
ce soit un hasard. Si on était tous les deux à cet endroit, cela a sûrement une
signification, il ne peut pas en être autrement !
En attendant, comme Raya voulait que je la laisse seul avec
son professeur (n’allez pas vous imaginer des choses, hein, je vous vois
venir…) je suis allée faire un peu de sport. Je sais qu’elle n’a pas besoin de
moi, c’est une championne pour convaincre les gens. Si Doug et moi ne la
connaissions pas mieux, je suis sûr qu’elle pourrait nous faire faire tout ce
qu’elle veut. En fait au début, elle pouvait mais elle n’en abusait pas trop,
elle sait se retenir d’utiliser son talent avec les gens qu’elle apprécie
beaucoup. Maintenant, on est rodé et elle n’arriverait même pas à nous
convaincre pour la moindre chose, aussi petite soit-elle.
Quand c’est non, c’est non. Mais avec les autres, elle fait
toujours mouche. Comment croyez-vous qu’on ait obtenu des chambres dans la plus
luxueuse des résidences universitaires du campus ? Je vous assure que le
saint esprit n’a rien à voir là dedans. Mais je vous vois encore venir et je
vous assure qu’elle use peut-être de son charme mais qu’elle n’en abuse pas. Elle
n’est pas du genre à draguer tout ce qui passe et elle ne connaît pas la
promotion canapé.
Le sport c’est une assez bonne idée pour se détendre
d’habitude, pour évacuer les mauvaises énergies en même temps que les toxines
mais je crois qu’aujourd’hui ce n’est pas vraiment ce que j'aurais du faire. En fait
c’est exactement le contraire de ce dont j’aurais besoin mais maintenant que
j’ai commencé, je ne peux plus arrêter, j’aurai l’air idiote et on penserait
que je n’ai pas assez de courage pour continuer. Quand je dis on, je pense Lise
bien sûr. Je la vois, en train de m’observer pendant qu’elle se bronze au bord
de la piscine. Elle ne travaille donc jamais ? Entre les appels
téléphoniques, les sorties entre copines et les séances de bronzage, je me
demande bien comment elle fait pour avoir des bons résultats à ses examens. Et
puis Doug juste à côté qui fait des longueurs dans la piscine, cela n’arrange
rien. Comment se concentrer sur autre
chose ? Je ne sais pas comment expliquer cela mais quand une personne
déprime autour de moi, je déprime aussi. Ses problèmes deviennent mes problèmes
et impossible de retrouver le moral avant que la personne en question ne l’ait
retrouvé elle-même. Autant vous dire que je ne suis pas très joyeuse en ce
moment et que ça va peut être durer encore un moment. En plus, rien que de le voir,
cela me fait de la peine. De la peine à cause de ce qu’il ressent mais aussi
parce qu’il n’a toujours pas le courage de commencer une nouvelle vie. La
preuve, il n’a toujours pas parlé à Lise. Je suis sûr de ne pas me tromper, il
va quitter Lise, mais quand ?
J’aimerais pouvoir l’aider, le consoler, trouver les mots
justes pour exprimer ce que je ressens et l’aider à se sentir mieux. Je ne sais
pour quelles raisons, quand quelque chose est très claire dans ma tête, je
n’arrive pas à trouver la façon de la dire alors imaginez maintenant que c’est
plus que fouilli dans mon esprit alors c’est carrément mission impossible. Je n’arrive
jamais à montrer exactement ce que je veux. Saleté de caractère ! C’est
fou ce que cela peut me pourrir la vie par moments. Je me sens si frustrée de
ne pas savoir comment réagir, de ne pas pouvoir faire ce que ferait un
véritable ami.
C’est vrai qu’est ce que je fais pendant qu’il se morfond ?
Je parle, je pèse le pour et le contre et je l’observe alors que je sais très
bien qu’il est au plus mal. Je reste plantée là comme une idiote et je ne fais
que ça. Penser, toujours penser. Mais agis bon sang ! Je ne vais
simplement regarder parce que j’ai peur de montrer mes sentiments. Allez ma
grande, prends sur toi et fonce.
" Marinaaaaa… Tu es là ou tu es partie sur une autre
planète ? Il faut que je te parle."
Le réveil. Un objet que tout le monde possède
Le réveil. Un objet que tout le monde possède mais que tout le monde déteste. Sans rire, c’est la vérité. Réfléchissez un peu. A quoi il sert ce réveil ? A vous sortir de votre sommeil à une heure où vous ne le feriez pas tout seul. Et il s’arrange toujours pour le faire au moment ou votre rêve est particulièrement intéressant. Quand vous rêvez de l’homme de votre vie par exemple. Ben oui, je ne peux pas l’avoir en vrai alors je fais comme je peux. Enfin, bref là n’est pas le sujet. Je voulais parler de mon réveil brutal de ce matin. Donc je faisais mon rêve tranquillement, et là l’horrible sonnerie du réveil qui retentit jusque dans mes songes pour m’avertir qu’il faudrait que je me lève si je ne veux pas être en retard à mon premier cours du matin. Un jour je vais faire comme dans les films, vous savez que le héros détruit son réveil pour ne plus qu’il sonne. Mais je crois que je le regretterais par la suite. Et puis je crois que j’aurais plus mal que le réveil si je commence à taper dessus. Voyez le résultat.
Ca ne donne rien de bon un tel réveil. J’ai les yeux collés, je suis aussi fatigué que si je n’avais pas dormi…Bref, encore une journée passée à bailler et à avoir l’air d’une idiote…Parce que croyais moi, bailler au milieu d’un amphi, c’est pas le top. Le son se propage plutôt bien si vous voyez ce que je veux dire. Et pourquoi ils ne vendent pas des réveils plus modernes dans le coin ? Maintenant on en fait qui réveillent au son de la radio où même de notre CD préféré mais non, ici on en a seulement avec cet horrible « BIP…BIP » qui met encore plus de mauvaise humeur. Remarquez ce retard est peut être du à ce qui s’est passé dans la région. On a toujours un train de retard depuis paraît-il… Enfin voilà, je ne suis pas terrible au réveil mais puisqu’on est amené à faire plus ample connaissance, autant commencer par le pire et avoir le meilleur ensuite.
Petit tour devant le miroir pour ne pas avoir l’air ahuri à la table du petit déjeuner, surtout à côté de la Lise toujours bien coiffée, bien maquillée même au saut du lit. C’est à se demander comment elle fait. Mon dieu, c’est vraiment moi là dans ce miroir ? Ce n’est pas possible, c’est un miroir déformant où alors je ne ressemble vraiment à rien. Pas de panique ça va s’arranger, tu ne dois pas encore avoir les idées très claires. Bon allez, un peu d’eau sur le visage pour avoir l’air fraîche, remettre un peu d’ordre dans mes cheveux et ça devrait aller. A part ce stupide miroir qui s’entête à me renvoyer une image de moi déformée. Je me demande où ils les trouvent leur miroir. Sûrement aux puces, au milieu d’articles de foires d’occasion. Après tout, ce n’est que pour les étudiants, pas la peine de se creuser la tête pour trouver du mobilier. En attendant, l’étudiant que je suis aimerait bien pouvoir savoir quelle tête elle a vraiment ce matin.
Même avec tous mes efforts, je me sens de suite
complexée en arrivant dans la cuisine. Lise, éclatante de beauté comme
tous les
matins, est assise devant son assiette…en sous-vêtements sexy… Elle est
bien
gentille, mais elle aurait quand même pu passer quelque chose de plus
décent
après sa folle nuit d’amour avec son homme…Enfin l’homme qui devrait
être mien
mais qui ne l’est pas. Mon meilleur ami, Douglas Touguézeur. On s’est
connu à l’orphelinat quand on était tout petit et depuis on ne s’est
plus
quitté. Il se pourrait bien qu’on soit les seuls rescapés de la
catastrophe.
Bizarrement, personne n’a jamais pu trouver qui était nos parents bien
qu’on ait retrouvé une grande majorité des registres d’Etat civil dans les
ruines des
Archives. Pas de racine, un nom de famille choisi dans une liste…Voilà
ce que
nous sommes.
Enfin revenons à ce dont je parlais juste avant.
Mon meilleur ami. L’homme avec qui j’aimerais passer le restant de mes
jours
mais qui n’a d’yeux que pour sa petite amie, blonde et fière de l’être.
Et je
dois me contenter d’être seulement celle à qui il peut tout confier, qui le conseille dans ses choix… Si j’étais
vraiment méchante, je pourrais sans problème les séparer étant donné qu’il me
fait entièrement confiance. Mais je ne sais pourquoi, quelque chose me retient
et m’empêche de détruire son couple, même si je suis folle amoureuse de lui.
Voilà après m’avoir vue au réveil, vous connaissez le plus grand secret de ma
triste vie.
Mais malgré ça, je continue à vivre et pour
vivre, il faut manger. Sauf quand mes camarades de dortoirs ne m’ont rien
laissé. Heureusement que Lucas, le cuisinier, est là, à veiller au grain. En
attendant je vais pratiquer mon sport favori :
" Ca ne te gênes pas d’être en petite tenue devant
tout le monde ? Enfin je veux dire devant le cuistot. Moi je serais
terriblement mal à l’aise."
Moi et mes questions.
"Non ça va. Tu sais, après tout j’ai un
beau corps, pourquoi le cacher ? Et puis je suis sûr que Lucas en a vu
d’autres. Avec tous ses étudiants qui se promènent en tenus d’Adam."
Pas du tout modeste la Lise …
" Et toi Doug ? Ca te gênes pas que ta
copine se balade comme ça ? Tu n’es pas jaloux ? "
Je relance.
"Elle fait ce qu’elle veut du moment que
personne ne touche !"
Mauvaise réponse.
" T’imagines le tableau ? Je verrais
bien un combat de coq entre Douglas et celui qui osera toucher à Lise. Un vrai
combat de catch en direct !"
Ca c’est Raya. Une fille un peu bizarre par
moment mais je l’aime bien. C’est ma meilleure amie. En fait, la seule fille
avec laquelle je m’entends vraiment bien. Une qui ne se prend pas trop la tête
avec des trucs de fille mais qui sait rester classe en toute circonstance. On
faisait un beau trio avant l’arrivé de Lise, moi, Douglas et Raya. Mais ce
temps est révolu. Doug passe plus de temps avec elle qu’avec nous deux. C'est dommage mais on savait tous plus ou moins
que ça allait arriver un jour ou l’autre. Mais il reste fidèle à lui-même et on
a encore des bons moment de rigolades, c’est le principal. Comme maintenant par
exemple. Raya et lui sont partis dans leur délire et ça a l’air d’exaspérer Lise
au plus au point. Trop gamin pour elle sans doute.
" Je vous laisse à vos petits jeux, j’ai
cours dans trois heures et il faut que je sois prête à temps, annonça-t-elle en
se levant.
La reine de beauté sort de la pièce la tête
haute dans sa petite tenue. Et elle veut nous faire croire qu’elle va s’habiller ? Je peux vous jurer
qu’elle n’a jamais autant de tissu après qu’avant. Elle passe trois heures dans
la salle de bain pour ressortir quasiment identique à ce qu’elle était en
rentrant. Le maquillage, la coiffure…Tout. Bon, elle ne va pas ressortir en
petite tenue mais c’est tout comme. Vous verrez tout à l’heure. C’est tout à
fait le genre de fille superficielle qui arrive à peine à retenir que deux et
deux font quatre, et encore en comptant sur leurs doigts. Je ne dis pas par là
que je suis très intelligente mais je
peux mettre ma main au feu que mon QI est un multiple de 10 du sien,
facilement. Je me demande comment Douglas a pu tomber amoureux d’elle. Elle a
sûrement utilisé un filtre ou une formule magique, parce que sinon c’est
impossible. Il n’a jamais était attiré par ce genre de fille et pourtant là il
est raide dingue devant elle. Et moi qui suis raide dingue devant lui, il ne me
remarque même pas. Les mystères de l’amour…
Ca y est, je repars dans mon sujet de prédilection
et je suis sûr que ça ne vous intéresse pas. Quoi qu’il en soit, j’aimerais
bien avoir accès à la salle de bain moi aussi. J’ai cours dans une heure et je sens que je vais
encore devoir demander à Doug si je peux lui emprunter la sienne, pour la 5ème
fois de la semaine.
Et voilà qu’est ce que je disais… Rien sur les épaules. Haut ultra court et mini short. Franchement, elle a combien de surface de tissu sur elle en ce moment ? L’équivalent d’un mouchoir de poche ? Faut être complètement siphonnée pour sortir comme ça. Et puis devoir supporter le regard des hommes sur toi… Rien que d’y penser, ça me répugne. Je préfère mes bonnes vieilles fringues qui même si elles ne sont pas sexy, me permet au moins d’être à l’aise. >Non mais regardez comment elle l’embrasse…On dirait qu’elle va le gober. Remarquez, ce qui est drôle c’est que Doug à l’air de manquer d’air. Tant pis pour lui, il n’avait qu’à pas tomber sous son charme. Petite vengeance personnelle même si elle me fait plus de mal à moi qu’à lui. Au moins il a quelqu’un…Moi je suis toute seule. Ce n’est pas dérangeant en soi mais quand je vois tous ses couples autour de moi (et dieu sait combien il y en a sur le campus), ça rend triste et j’aimerais bien avoir quelqu’un moi aussi qui me serre dans ses bras et qui me chuchote des mots d’amour à l’oreille. Seulement voilà, je ne m’imagine que dans les bras d’une seule personne et cette même personne ne me voit seulement que comme une amie et il faut que je fasse avec. Et que je m’accommode de ces bruits de bouche incessants qui accompagnent leurs nombreuses embrassades. A croire qu’ils sont collés parfois…
Le moment de la journée que je préfère. Une fin
d’après midi en tête-à-tête avec Douglas. Moi travaillant et lui faisant
semblant de s’intéresser à ce que je fais même s'il n’y comprend rien.
Seulement lui et moi. Pas de Lise dans les parages et une Raya qui se fait toute
petite dans son coin.
" Alors, tu fais quoi aujourd’hui ? Un
cours de métaphysicochimie quantique ou alors une étude sur les sciences
dégénératives des cellules bactériennes dans une souche d’arbre du désert de
Zarbville ?
- Tu peux répéter ?
- Euh…non. Passons directement au moment où tu
m’explique ce que tu fais, tu veux bien ?
Le pauvre, il est totalement perdu quand il s’agit
de sciences…L’esprit littéraire….
" Bien sûr. Et bien tu vois pour une fois,
ce que je fais n’a rien à voir avec les cours. Je continue mes recherches pour
retrouver mes parents."
Une de mes grandes passions, si je peux
m’exprimer ainsi. Retrouver mes racines. Et par la même occasion celle de
Douglas. Il ne m’a jamais vraiment aidée parce qu’il pense que c’est peine
perdue mais je sais qu’un petit morceau de lui espère que je tombe sur quelque
chose qui nous rendrait notre identité. Un nom, un visage…Seulement après le
terrible cataclysme qui a secoué la région il y a maintenant vingt ans, on
n’est pas sûr de retrouver une trace de ce que l’on cherche.
" Et ça donne quoi pour l’instant ?
- Pour l’instant pas grand chose, comme
d’habitude. Mais j’ai trouvé une chose intéressante dans des vieilles archives.
Tu sais que ton nom de famille n’a pas été choisi au hasard ?
- Vraiment.
- Oui enfin je pense.
- Et qu’est ce qui te fait penser cela ?
- J’ai trouvé les traces d’une certaine Marina
Touguézeur, apparemment, une femme riche du quartier mais aucune chance que ce
soit ta grand mère où un truc de ce style, le seul bébé de la famille était une
fille." Marina Tougézeur. Une pensée me traverse
l’esprit. Si je me marie un jour avec Doug, ça serait mon nom… Bon j’arrête de
rêver, j’ai mes recherches à continuer.
La blonde est rentrée. Plus le temps passe moins j’arrive à la supporter. C’est pour ça que je m’éloigne et que souvent je me retrouve seule le soir devant mon télescope à contempler les étoiles. J’aime bien observer l’immensité de l’univers et me dire que peut être là, quelque part, se trouvent les réponses à toutes les questions que les Sims se posent. Et peut être même les réponses que je cherche sont elles, elles aussi cachées dans un recoin encore inexploré par l’esprit humain et pas dans les livres ou les vieilles archives que je connais maintenant presque par cœur. C’est tellement beau que je commence à philosopher. Mais c’est vrai qu’il y a des détails physiques troublants chez moi. Et chez Doug aussi. Ces oreilles en pointes par exemple d’où sortent-elles ? Ce n’est pas très courant à Forgottendale et je dirais même c’est rare. A ma connaissance, seul Douglas et moi pouvons nous vanter d’en posséder. Encore nous deux. Les seuls deux rescapés de la catastrophe. Deux bébés retrouvés abandonnés dans les décombres d’une somptueuse bâtisse. Les gens ont eus dans l’idée que nous étions frère et sœur mais après analyse, ils ont bien du se ranger à l’évidence que nous n’avions aucun lien si ce n’est d’avoir été trouvés au même endroit et d’avoir survécu tous les deux à un cataclysme qui a décimé toute une population et réduit à néant une des villes les plus prospère de Simstate.
" Tu es encore à ton
télescope ?"
La voix de Douglas m'a tout à coup tirée de mes pensées.
"Et toi tu n'es pas avec ta blonde ?
- Et bien non, comme tu peux le voir."
C’est assez rare pour que je n'en profite pas.
" Alors que nous apprennent les étoiles
aujourd’hui ?
- Pas grand chose. Ah si, il va pleuvoir demain.
- C’est vrai ? Comment tu vois ça ?
- J’essayais de faire de l’humour mais je vois que
je devrai m’abstenir.
- Mais non, c’était très drôle je t’assure.
- Oui tu as l’air mort de rire. Je suis sûr que tu
te sens beaucoup mieux."
J’adore ces moments de complicité qu’on partage
par moment. Une conversation banale mais qui fait du bien.
" Tu permets que je m’assois à côté de
toi ? Je me doute bien que tu ne vas pas lâcher ce télescope avant d’avoir
enfin prouver que les petits hommes verts sont une réalité.
- Fais comme chez toi, je t’en prie. Mais fais
vite, j’attends la visite de mes amis martiens.
- Merci, c’est très gentil à toi.
- Mais c’est tout naturel mon cher.
- C’est une belle nuit ce soir non ? Dégagée,
on voit très bien les étoiles…
Quand il commence comme ça, c’est que quelque
chose ne va pas et qu’il a besoin de parler.
" Allez, raconte-moi. Qu’est ce qui
t’arrive ?"
Avril On a mis du temps mais finalement Prudence
Avril
On a mis du temps mais
finalement Prudence et moi on a trouvé la maison qu'il nous fallait. Mais si
elle nous convenait, on a du faire quelques travaux parce que c'était un peu
petit. Heureusement, les anciens locataires ont laissé des meubles et on a pu
les revendre à bon prix. On a quand même réussi à récupérer l'argent qu'on
avait du donner pour la caution. On avait donc en tout 12 000§ pour les travaux
et pour l'achat des meubles. A la fin, il nous restait 2800§ mais on était
contentes du résultat. On avait pu se procurer tout ce qui était essentiel
c'est à dire un ordinateur, une table d'échec, un chevalet, une machine pour le
sport, une bibliothèque et bien sûr, une télé. Prudence n'était pas prête à
rater son émission culinaire préférée. Je ne comprends pas ce qui peut la
captiver là-dedans.
On a aussi appelé l'organisme qui gère les associations du campus pour
s'enregistrer et pour la somme de 20§, on a eu le droit à une magnifique
lettre. On en a de la chance.
Pour rassurer Maman, on l'a
invitée dès qu'on a été parfaitement installées. Mais je pense aussi qu'on l'a
fait parce qu'elle nous manquait un peu et que l'ambiance de la maison était
meilleure que chez nous. J'espère que ça va s'arranger avec le temps, quand
l'association sera la plus réputée du campus. Et on va travailler dur pour ça.
Maman avait bien réussi à se faire une quinzaine d'amis à l'université, je ne
vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire pareil voir mieux.
Quand elle est venue, elle nous a parlé d'une société secrète formée sur le
campus il y a très longtemps et à laquelle on se devait d'appartenir. Elle nous
a expliquées comment on pouvait y entrer et je crois qu'il n'y a rien de plus
facile. Pas la peine de nous le répéter deux fois ! A nous le manoir de
cette société !
Maman nous avait prévenu que les jeunes sur le campus n'ont aucune gêne et rentrent comme ils veulent où ils veulent mais on ne s'attendait pas à ce qu'ils débarquent aussi vite. On a eu le droit à la mascotte de l'université en premier. On l'a trouvée sur le canapé quand on est rentré de cours. J'étais pourtant sûr d'avoir verrouillé en partant. Comment diable a-t-il pu entrer ? Mais ce n'est pas trop grave car il était très gentil et il nous a même proposées des cours de soutien si on en avait besoin. Il parce que c'était un homme. Je n'ai pas vérifié, on est pas encore intime au point où je peux lui demander de se déshabiller et s’il prétend être un homme, je le crois.
Ensuite on a eu le droit à
une mascotte beaucoup moins sympa. La même que celle contre laquelle ma mère se
battait sans arrêt. On la jeté dehors vite fait bien fait. Quand je vais
raconter ça à maman elle ne va pas en croire ses oreilles. Cette fille est là
depuis au moins une dizaine d'années ! Mais quel genre de personnes peut
rater à ce point ses études ? C'est carrément impossible ! Ou alors elle
est tellement occupée à perpétuer des actes peu avouables qu'elle en néglige
son travail. Elle me désole, si elle faisait la manche dans la rue je lui
laisserais bien une petite pièce. Du moment qu'elle ne fait pas la manche
devant la maison ou dans la maison, ça me vient très bien.
En plus elle a sorti pleins de trucs et elle a rien rangé. On voit qu'elle se
moque bien de nous. Elle verra quand notre association sera au sommet.
Marina
Romain c'est trouvé une nouvelle passion. L'écriture. Il dit qu'il ne vit plus que pour ça. C'est gentil pour moi. Et pour les enfants aussi. Depuis que Avril et Prudence sont parties, plus moyen d'accéder à l'ordinateur pas sa faute. C'est peut être un traumatisme du à la séparation. Ca s'est déjà vu ! Et il était si proche d'elles. Par contre, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il ne prend pas le téléphone pour leur parler si je ne me trompe pas. Il peut même aller leur rendre visite. J'y suis allée moi. Bon, elles m'avaient invitée mais je ne pense pas qu'elles le mettent à la porte s’il arrive à l'improviste.
En tout cas, Eloïse, elle, ne se fait pas prier pour
téléphoner à ses sœurs. J'imagine déjà la facture que je vais recevoir. On
pourrait même croire qu'elle dort près du téléphone. Je vous jure qu'elle est
tout le temps le téléphone collé à l'oreille. Heureusement qu'elle va quand
même au lycée. Je ne me vois pas écrire un mot d'excuse du genre "Absence
pour cause d'appel téléphonique" parce qu'elle a décidé de ne pas se
rendre en cours.
Vous voyez la situation à la maison ? Ordinateur occupé, téléphone occupé...
Enfin, du moment qu'ils ne monopolisent pas mon chevalet de peinture, je ne dis
trop rien. L'informatique n'est pas mon fort et j'ai mon portable si je veux
téléphoner.
Et puis, je me suis trouvée une nouvelle passion : le
"breakdance". J'adore ça. J'ai voulu faire une démonstration à Romain
lors d'une apparition surprise de Romain dans la cuisine. Et oui, même un grand
écrivain doit manger sinon, il meurt. Et comme Romain ne veut pas finir de
cette façon, il passe de temps en temps dans la cuisine pour dévaliser le
frigo.
Enfin, je crois qu'il a plus eu peur qu'autre chose. Il m'a sans doute pris
pour une folle. Il est vrai que je ne l'ai pas prévenu de ce que j'allais
faire. C'était plutôt du genre :
"Hé ! Mon amour ! Regarde un peu ça !"
Je ferais plus attention la prochaine fois. Et si j'ai le loisir de lui parler,
je lui expliquerais. En attendant, il est retourné tout de suite à son
best-seller.
Je change vite d'avis, je sais, mais le "breakdance" ne m'amuse plus autant. J'avoue que ma voisine y est pour quelque chose. Figurez-vous que quand je me suis rendue à mon cours elle était là. Elle fait ça juste pour m'embêter. J'en suis sûre. Du coup, j'ai décidé de réaliser un vieux projet. Me mettre à la méditation. C'est beaucoup moins dangereux et on se sent si reposé après une bonne séance. Et pas de frais supplémentaires puisqu'on peut se débrouiller tout seul. J'espère aussi réussir à léviter, comme Romain. Ca doit être une sensation extraordinaire. Mais pour l'instant, je n'arrive à rien. J'ai beau essayer, me concentrer de toutes mes forces, je n'arrive à rien. Mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, comme on dit.
Avril
On dirait que Prudence a
bien écouté les conseils de maman. Qui a-t-elle invité à la maison ? Son prof
de philosophie. Tiens, ça me fait penser que je ne vous ai pas dit quelle
spécialité on a choisit. Contrairement à certains, on n'a pas mis dix ans avant
de choisir. Moi, je me suis tout de suite inscrite en théâtre. Pourquoi ? Parce
que j'adore le contact du public. Je me souviendrais toujours de ma première pièce.
C'était au primaire. Elle avait fait un triomphe auprès des mamans. Prudence a
plutôt choisi une spécialité qui exige plus de réflexion. Elle a pris philo.
Franchement, je ne capte rien à ce qu'elle étudie mais chut, il ne faut pas
luis dire.
Donc j'étais en train de vous expliquer qu'elle avait invité son prof. Et ça a
l'air de bien marcher. Même un peu trop. J'ai surpris des regards supects...
Je le savais. Il s'est créé plus qu'une simple amitié avec ce prof. Il fallait s'en douter. Prudence avec sa vie sentimentale d'ado déçue, c'était quasi certain qu'elle allait nous faire ce coup. Franchement, comment on peut tomber amoureux d'un gars aussi mal habillé. Enfin l'amour a ses raisons que la raison ne connaît pas. Mais quand même ! Elle pourrait se trouver mieux. Elle est super belle comme fille. Et ne croyez pas que je dis ça parce que c'est ma sœur jumelle. D'un autre côté, c'est vrai que je ne vais pas vous dire qu'elle est super moche sinon ça voudrait dire que j'ai peu d'estime pour moi-même. Mais revenons en à nos moutons ! Il faut vraiment qu'elle soit désespérée pour sortir avec un prof (pardon maman !). Mais je le dis tout de suite, je ne veux pas de lui comme beau-frère !
Mais je prends quand même
des précautions. Si Prudence est capable de tomber amoureuse d'un prof peut
être que ça peut aussi m'arriver. C'est peut être dans les gênes. Après tout,
Maman aussi avait succombé à un de ces profs. Je me demande s’il est encore au
campus. Je suis curieuse de voir à quoi il ressemble.
Mais pour éloigner tout risque, j'ai décidé de devenir plutôt ami avec une
prof. Pour une fois qu'on ne nous inflige pas une de ces vieilles mégères qui
sont tout juste bonnes à vous crier dessus.
Elle s'appelle Florence. Je la trouve très jolie. Je me demande si je ne vais
pas la présenter à Jesse quand il arrivera...
Mais Prudence ne fait pas
que flirter avec son prof. Elle s'est aussi lancée dans la conquête de la
société secrète. Pour réussir son coup, elle a demandé à maman de lui donner
des noms vers lesquelles se tourner.
Et bien je vous présente Andrée Carlier. La fille de la Andrée Carlier que
maman connaissait. Elle ne s'est pas trop creusée la tête la mère.
En tout cas, en voilà une qui ne doute pas de sa réussite aux examens. Elle se
ballade partout avec sa tenue de diplômée. Sûrement celle de Andrée senior.
Et finalement, ses efforts
ont payé. Je suis un peu jalouse que ce soit elle qui soit rentrée en premier
dans la société secrète mais elle a eu plus de chance que moi, c'est tout.
Quand elle s'est faite enlever, je n'ai même pas remarqué. J'ai un peu honte
mais j'étais en grande conversation avec Eloïse qui nous appelle vraiment à
chaque fois qu'elle a du temps libre. Je ne veux pas le vexer mais dès fois,
j'en ai vraiment marre. C'est peut être à cause de ça que Prudence m'a
devancée.
Résultat, je n'ai vu que trop tard cette petite blonde faire entrer ma sœur
dans sa luxueuse limousine.
Et quand elle est revenue,
elle m'en a raconté des trucs. Les machines à faux-simflouz, les gadgets... Et
surtout des photos de maman quand elle était à l'université. Elle m'a dit
quelle était magnifique. Il faut absolument que je rentre dans cette société
pour les voir. Et puis elle m'a parlé d'un truc encore plus génial. Ils l'ont
initié au piratage des notes ! Comme ça, plus besoin de travailler
pendant des heures alors qu'il y a tant de choses à faire sur ce campus. Et
puis, il faut que notre association progresse au niveau social ! Pour
l'instant, elle est classée niveau cinq mais elle ne compte que deux membres :
Prudence et moi. On n'a pas encore trouvé les bonnes personnes.
En tout cas, Prudence a testé le piratage et ça marche ! Elle a
maintenant la moyenne alors qu'elle n'a pratiquement pas travaillé !
Et puis si on veut faire
progresser notre association, c'est aussi parce qu'on a certains avantages. Par
exemple, pour l'instant, on a des pizzas gratuites à volonté. Mais je ne sais
pas si c'est un bien ou un mal. On a des pizzas partout dans la maison et on ne
mange plus que ça. Mais on fait quand même attention à notre ligne.
Mais ce n'est certainement pas l'avis des entraîneurs personnels du campus. Ils
débarquent comme ça sans prévenir et nous forcent à faire de l'exercice. Alors
moi pour les embêter, j'attrape une part de pizza dès leur arrivée et je la
mange devant eux. Et ça marche ! Ils s'énervent comme c'est pas permis et
finissent par s'en aller. Je crois même qu'ils en ont assez de nous parce que
ça fait un petit moment qu'on ne les a pas vus.
Et s’il n'y avait qu'eux pour
venir briser la tranquillité de notre foyer. Il y a aussi cette maudite
mascotte. Prudence en a fait les frais. Je crois savoir que Maman avait trouvé
un truc pour l'éloigner mais elle ne veux pas me dire son secret. Elle veut
qu'on se débrouille seules. Je sais. Je vais me trouver un copain bien barraqué
qui va lui faire voir ce que c'est de se moquer de nous. Non, je ne suis pas
comme ça. Je préfère me débrouiller toute seule. Enfin, quand je dis toute
seule, je parle aussi de Prudence. Mais comme on est presque tout le temps
ensemble, c'est comme si on était une seule et même personne.
Attention à toi la vache ! On arrive et notre vengeance sera terrible !
Heureusement, toutes les
mascottes ne sont pas comme elle. Par exemple, les mascottes du campus sont
adorables. D'ailleurs je vous avoue qu'elles ne me laissent pas indifférentes.
Et je suis aussi très curieuse de voir ce qui se cache sous leur costume.
C'est pourquoi j'ai tenté une approche. Enfin tenté, c'est déjà de l'époque
révolue. On a bien avancé dans notre relation. Je me demande si on va allait
plus loin. Seul l'avenir nous le dira. Quand je pense à maman qui croit que je
vais attendre mon prince charmant pour avoir une relation, disons, sérieuse, je
rigole bien.
Marina
Et voilà. L'heure du départ de Jesse a sonné. Il part à l'université avec un an d'avance. Ils nous ont dits qu'il savait tout ce qu'il y avait à savoir au lycée et que par conséquent il allait pouvoir s'inscrire là bas. Adam n'arrête pas de le questionner. Je crois qu'il n'a pas très envie que son grand frère s'en aille. Mais c'est comme ça. Quand je pense que dans quelques jours ont va se retrouver à seulement quatre dans notre grande maison. On a réussi à recycler la chambre des jumelles en salle de musique mais on ne va pas changer toutes les pièces de la maison. Et puis il se pourrait qu'elles servent encore d'ici quelques années.
C'est triste de voir ses
enfants prendre leur envol. Triste parce qu'ils partent loin de moi. Et en
plus, Jesse nous a annoncé qu'il part seulement le jour même de son départ.
C'est peut être les résultats de ses sœurs aux examens de fin de premières
années. 20/20 de moyenne et les encouragements du doyen. Je suis si fière des
mes petites filles. Elles prennent le même chemin que leur mère. Espérons
qu'elles vont continuer dans cette voie.
Du côté de leur frère, je n'ai pas à me faire de soucis. Je sais qu'il va
travailler dur pour avoir son diplôme. Et puis il va normalement rentrer dans
l'association des jumelles donc pas de problèmes au niveau de la tranquillité.
Je me console comme je peux
depuis son départ. La maison est vraiment calme maintenant. Entre Adam qui est
soit chez Mélanie soit à la maison avec Mélanie (ils ne se lâchent plus ces
deux là !), Eloïse qui essaye d'égaler sa grande sœur pour les bourses et
Romain qui essaye de terminer son roman, je me sens bien seule. Alors je
m'occupe comme je peux. Ca m'a même permis de voir que la plante vache pouvait
aussi être un tendre animal de compagnie. En fait elle est incomprise cette
pauvre plante. Tout le monde a peur d'elle parce qu'elle mange de la chair
humaine mais il faut bien qu'elle mange ! On fait bien la même chose avec
les vaches et autres animaux destinés à finir dans nos assiettes...
Je me demande si je ne vais pas finir végétarienne avec tout ça...
Je retire tout ce que j'ai dit ! Cette plante n'est qu'une méchante vicieuse. Pourquoi ce revirement ? Tout simplement parce qu'elle a dévoré le seul ami qu'Eloïse a osé nous présenté ! Le pire, c'est qu'elle venait juste d'avoir son gigot. Pas Eloïse, la plante ! Franchement, je me demande si je ne vais pas l'enfermer entre quatre murs cette maudite bestiole ! Comment je vais expliquer ça a ses parents ? Pas question de se servir du resurectomitron cette fois ci ! J'avoue que j'ai un peu hésité mais ma décision est ferme et définitive. Je me souviens de ce que ça avait donné la dernière fois. Et j'imagine mal que ses parents soient aussi que content que les autres. Donc, on laisse les morts reposer en paix... Mais je ne sais pas si les vivants, en particulier moi, vont pouvoir faire de même pendant un certain temps. Les parents vont porter l'affaire devant les tribunaux et ils vont demander un maximum d'argent en dédommagement ! J'en suis sûre et certaine. Qui ne sait pas que nous sommes la famille la plus riche du quartier !
Mais quand j'ai voulu prévenir ses parents pour leur remettre ce qui restait de leur fils (vous croyez quoi, la plante elle mange et elle ne laisse pas grand chose alors j'aurai du mal à leur remettre le corps de leur fils...), Eloïse m'a informé qu'il n'avait pas de parents, ni de famille d'ailleurs et qu'il vivait seul dans un petit studio en ville. On lui a donc aménagé un petit quoi dans le jardin pour l'enterrer. On a mis un mur autour pour éviter que les voisins aperçoivent quoi que ce soit. Et comme il se trouve au fond du jardin, je crois qu'on a rien à craindre. A part les fantômes en colère... Non je rigole ! Vous croyez à ces choses là vous ? Si les fantômes existaient, ça se saurait !
Avril
Voilà, notre petit frère
est arrivé à l'association. Avec l'argent qu'il a apporté, on a pu faire des
modifications à notre QG. Des trucs qu'on voulait faire depuis longtemps comme
l'entrée au milieu.
Mais je crois qu'on ne va pas beaucoup s'amuser avec Jesse. A la maison, il
était déjà un peu rabat-joie mais là je sens que ça va être encore pire. Pour
lui, les études c'est très sérieux donc pas question de s'amuser comme nous. La
cohabitation va être dure.
Mais c'est quand même mon frère et je l'aime comme il est. Ce que je dis est
trop beau pour être vrai ! Il va falloir le dévergonder et vite sinon
l'association va passer pour un groupe d'études ou pire le dernier endroit à la
mode pour parler travail !
Qui est-ce qui avait raison
? C'est bibi ! Et oui ! A peine arrivé, Jesse s'est jeté sur
l'ordinateur pour travailler ! Et quand est-ce que je vais pouvoir
chatter avec mes amis moi ? C'est vraiment la galère. Je crois que je vais lui
présenter Clarence, ma prof de théâtre. Entre gens cultivés, ils vont bien se
comprendre.
Et puis elle est très jolie pour une prof. Bon d'accord, son style
vestimentaire craint un peu mais ce n'est pas de sa faute s’il faut qu'elle
porte l'uniforme. Mais de toute façon, Jesse ne s'intéresse pas à ces choses
là. C'est trop superficiel pour lui. Heureusement, il ne s'en fiche pas
complètement au point de ressembler à un pauvre paumé ! Sinon je crois
que ça aurait été vraiment trop pour moi !
Une autre qui n'est pas
vraiment contente du comportement de Jesse, c'est la maniaque du ménage, j'ai
nommé ma sœur jumelle : Prudence. Depuis qu'on est arrivé dans notre logement,
elle n'arrête pas de tout nettoyer derrière moi, et maintenant derrière Jesse.
Mais avec Jesse c'est pire. Il n'arrête pas de tout laisser traîner parce qu'il
n'a pas le temps, il doit bosser. N'importe quoi. Du coup, Prudence s'est
trouvée une nouvelle amie : l'éponge. Mais pas n'importe laquelle. L'éponge
double face avec texture grattante !
"Les traces de toutes sortes partent beaucoup mieux avec cette magnifique
invention". C'est à peu près mot pour mot ce qu'elle m'a dit. Je crois
qu'elle aussi devrait se trouver quelqu'un vite fait.
Déjà, pour régler le problème de Prudence, j'ai décidé d'engager une bonne. Et l'agence nous a envoyé un homme. C'est très bizarre. D'habitude, la plupart d'entre eux ne s'occupent pas des tâches ménagères, c'est trop dégradant. Mais le plus étonnant, c'est que cet homme exerce le métier de bonne ! Comment on l'appelle dans ces cas là ? Un "bon" ? C'est vrai que d'habitude c'est plutôt un métier de femme. Au début même j'ai pensé que c'était une femme mais il paraît qu'il a fait des enfants à un certain nombre de femmes. Enfin ce sont des rumeurs. Et je ne demande qu'à vérifier ! En tout cas, je me demande comment une femme peut être attirée par un homme comme lui. Ce qui me repousse le plus chez lui, je crois que c'est ses gants en caoutchouc. Il les porte sans arrêt, comme s’il avait peur d'attraper je ne sais quels microbes chez nous !
Il me reste maintenant à
présenter Clarence à Jesse. Je lui ai présenté ça comme un dîner entre amis que
j'organisais. Pour faire plus crédible, j'ai aussi invité une de mes nouvelles
conquêtes. Vous n'alliez tout de même pas croire que j'allais passer le reste
de ma vie avec la mascotte des Lamas ! Comme dirait un célèbre personnage
: "Je suis venue, j'ai vu... blablabla..." Vous connaissez la suite.
Mais après ma victoire, ce garçon ne m'a plus autant intéressé donc je l'ai
largué. Et oui, je suis méchante mais c'est la vie. Si je ne l'aime pas, je ne
l'aime pas. On ne peut rien y faire. Mais je suis tout de même restée dans
l'univers des mascottes. Sauf que cette fois ci, je me suis penchée sur le cas
d'une mascotte de l'équipe adverse. Si maman savait ça.Enfin, bref, passons.
J'ai donc organisé cette petite soirée et je dois dire que Jesse et Clarence
ont l'air de bien d'entendre. J'ai même entendu un semblant de drague venant de
la part de Jesse. Mon plan va réussir, c'est sûr ! Pendant ce temps, j'ai
pu m'occuper de ma propre conquête.
Mais apparemment, ça a déplu fortement à Clarence. Je savais qu'elle était fan des Lamas mais je n'imaginais pas que c'était à ce point ! C'est vraiment grave ! Elle s'est jetée sur moi pour me gifler en me disant que j'étais vraiment une *****, que je l'avais trahie et qu'elle ne savait pas si elle pourrait un jour me faire de nouveau confiance. Un peu plus et on aurait cru une scène de jalousie. En tout cas, ça a jeté un froid dans la soirée et on l'a finie chacun dans notre coin en couple. Moi avec ma vache et Jesse avec Clarence. Je dois dire que j'ai été étonné de sa réaction quand ma prof m'a giflée. Il n'a même pas bougé et je dirais même qu'il avait l'air d'approuver ce geste alors que ça fait des semaines qu'il me voit sortir avec. Mon plan aurait-il trop bien fonctionné et Jesse serait-il totalement sous le charme de Clarence ?
Cette véritable claque m'a
remise dans le droit chemin et j'ai décidé de quitter Aimeric. J'ai réalisé que
j'étais en train de trahir mon équipe. Ca tombe plutôt bien puisque de toute
façon je commençais à me lasser de lui.
Heureusement Prudence est intervenue avant que je ne fasse une bêtise. Laisser
partir la vache sans ma venger au nom de tous ceux que ces mascottes ont
harcelés. J'ai utilisé l'idée de Maman en transformant le pistolet à eau en
machine dernier cri ultra perfectionnée qui permet d'aspirer les connaissances
des autres, en supposant qu'il y ait quelque chose dans sa petite tête. Je suis
sadique, je sais. Vous pensez que je suis une des ces filles qui se servent des
hommes. Pas du tout. Je cherche juste la perle rare. Et puis, je suis en colère
contre moi-même pour être sortie avec un membre de l'équipe adverse. Je dois
donc me défouler.
Je dois dire que je n'ai pas été déçu ! J'ai maintenant autant de
connaissance que Jesse. Le gars qui vend le "simvamp" ne s'est pas
moqué de nous !
Mais si je m'étais moins occupé de ça, j'aurai pu nous éviter quelques
soucis...
Mais pour l'instant,
j'étais plutôt préoccupée par d'autres choses. Par exemple, un prof qui
n'arrêtait pas de venir sonner chez nous. Au début, je n'osais pas ouvrir la
porte, de peur d'entendre quelque chose qui ne me plaise pas. On ne sait jamais
peut être venait-il annoncer une mauvaise nouvelle.
Mais finalement, poussée par la curiosité, j'ai décidé d'aller voir. Et
finalement, c'était juste un prof qui venait voir les enfants de Marina
Touguézeur. J'ai vite compris que c'était l'ancien prof de maman avec lequel
elle avait eu une aventure alors même qu'elle sortait avec Papa. Je dois dire
qu'elle n'avait pas choisi le plus moche, mais il y a mieux quand même. Le
problème, c'est qu'une fois entré, il ne voulait plus sortir. On a eu du mal a
le faire partir. Heureusement, Clarence était là avec Jesse et elle nous l'a
viré en deux temps trois mouvement. Rapide mais efficace.
En parlant de Clarence et Jesse, ils sont de plus en plus souvent ensemble. Je
me demande s’ils ne sont pas tombés amoureux. Ca expliquerait les bruits
étranges qui venaient de sa chambre l'autre jour... Ca voudrait donc dire que
j'ai réussi mon coup ! Enfin pas tout à fait puisque Jesse travaille
toujours autant à la différence que maintenant il ne travaille plus toute
seule. Sacré Jesse ! Il cache bien son jeu.
Marina
Je me demande ce que font
mes filles à l'université ! Elles ne sont même pas capables de surveiller
leur petit frère pour ne pas qu'il fasse de grosse bêtise. Mais maintenant, c'est trop tard. Le mal est fait.
Vous ne savez même pas de quoi je parle ! Attendez, je vais vous
expliquer.
Et bien voilà. Avril a présenté une de ces professeurs à Jesse et ils se sont
tout de suite bien entendus. Ils se sont revus plusieurs fois. De plus en plus
souvent. Si bien qu'ils ont fini par tomber amoureux l'un de l'autre. Et ils en
sont arrivés à faire ce que font tous les couples d'amoureux.
En maintenant, je suis là, en train de parler à cette Clarence de son futur
bébé. Mon petit-fils ou ma petite fille. Je vais être grand-mère. Et il a
suffit d'une fois. Rien qu'une seule fois pour que Jesse la mette enceinte. Sa
première fois.
Bien sûr, dès que j'ai su, je l'ai invitée à s'installer à la maison. Je
n'allais pas la laisser seule chez elle dans l'état où mon propre fils l'a
mise.
Mais si j'avais su qu'elle
allait ensuite demander à sa demi-sœur de venir habiter chez nous, je l'aurai
laissée là où elle était. Et figurez-vous qu'elle était aussi prof à
l'université ! On en entend maintenant des conversations intellectuelles
à la maison. Remarquez, les enfants ne nous demandent plus de l'aide pour leurs
devoirs et on est bien tranquille comme ça.
Malgré ce petit avantage, je trouve que cette Clarence est sans gêne. On lui
offre l'hospitalité et elle, elle en profite pour faire emménager quelqu'un
d'autre. Mais je n'ose pas lui parler pour l'instant. Je ne veux pas la
brusquer au risque de provoquer une fausse couche. Elle m'a l'air émotive cette
petite. Elle a des réactions étranges quand elle surprend un geste tendre entre
moi et Romain.
Heureusement, Suzanne, la demi-sœur de Clarence, est une fille très gentille et
très serviable. Elle sait aussi très bien cuisiner et elle a décidé de
participer au payement des factures. Je trouve aussi qu'elle a plus de charme
que Clarence. Elle n'est pas un modèle de beauté mais à côté de Clarence elle
paraît plus naturelle, moins froide, moins arrogante aussi. On dirait presque
que Clarence se voit déjà propriétaire des lieux après notre mort !
Qu'elle ne compte pas sur ça !
J'ai tout de suite
téléphoné à Jesse pour lui demander des explications mais il m'a dit de ne pas
m'en faire parce que Suzanne était vraiment une gentille fille et que Clarence
et elle étaient inséparables. Peu de temps après, il est venu nous rendre
visite. Je croyais qu'il venait voir comment se porter Clarence mais en fait,
il venait parler avec Suzanne à propos de ses études et de la dissertation
qu'il devait rédiger. Apparemment, elle avait l'air de s'y connaître sur le
sujet. Mais en les voyant discuter tous les deux, je n'ai pas eu l'impression
qu'ils avaient vraiment une discussion sérieuse. Je n'ai pas voulu aller
écouter de plus près mais j'avais plutôt l'impression qu'il avait le genre de
conversation que pouvaient avoir deux bons amis. Je ne m'en suis pas fait et je
suis repartie à mes occupations habituelles, c'est à dire la peinture et ce
genre de choses en rapport avec mon boulot.
Le plus étrange, c'est que Jesse est rentré à l'université juste avant le
retour de Clarence, et sans nous dire au revoir.
Je suis vraiment fière de
ma nouvelle oeuvre. C'est un tableau du genre que faisait le peintre
Picassiette. Eloïse pense que ça ne ressemble à rien mais elle est juste
insensible à mon talent et aussi elle n'est pas du tout croyante. Je me suis
inspiré des nombreuses légendes qui entourent la création de notre race. C'est
en fait un portrait de notre créateur réalisé en essayant de prendre en compte
tous les éléments des différentes descriptions de notre dieu. J'entends encore
Eloïse :
"Mais comment tu peux croire à ça ? Un gars qui s'appellerait Will nous
aurait crée nous et tous ce qui nous entoure ? Ridicule ! Et les
extraterrestres aussi c'est lui qui les a crées ?"
Jesse est revenu plusieurs
fois rendre des petites visites à Suzanne, et toujours quand Clarence était
absente. Et plusieurs fois, ils ont disparus dans sa chambre pendant toute
l'après midi. J'avoue que je commence à avoir des soupçons. C'est étrange tout
de même. Jesse ne serait-il pas en train de tromper Clarence avec sa propre
demi-sœur ?
Cette après midi, ils ont remis ça. Jesse est arrivé durant une visite de
Clarence à son médecin, nous a dit bonjour et a suivi Suzanne dans sa chambre.
J'ai fait part de mes soupçons à Romain mais il m'a rétorqué qu'ils avaient
peut être tout simplement envie qu'on les laisse tranquille et qu'ils n'avaient
peut être pas envie qu'on entende ce qu'ils se racontaient. Mais je n'ai pas pu
m'empêcher d'aller jeter un coup d’œil par la fenêtre de la chambre pour
savoir, au risque de voir quelque chose qui ne me plairait pas. Pour cela, j'ai
utilisé la vieille technique de la taille des rosiers sous les fenêtres. Jesse
a l'habitude que ça puisqu'il sait que je suis toujours obligée de passer
derrière le jardinier.
Mais je n'aurais pas du espionner. Ce que j'ai vu m'a fait un choc. Mes
soupçons étaient confirmés. Je les ai surpris dans une position qui ne
laissaient aucun doute. Je détournais les yeux pour ne pas voir ce qui allait
suivre.
Cela fait six mois que Clarence est enceinte et peut être aussi six mois que
Jesse la trompe. S’il n'a jamais voulu de cet enfant pourquoi avoir insister
pour qu'elle s'installe à la maison ? Pour me faire plaisir ? Pour montrer
qu'il assumait ses bêtises. En tout cas ce qu'il fait n'est pas bien du tout.
J'espère seulement pour lui que Clarence ne découvrira pas la supercherie.
Malheureusement pour lui,
Clarence est rentrée plus tôt de son rendez-vous. Et la première chose qu'elle
a vue en rentrant, c'est son petit ami en train d'embrasser sa demi-sœur. J'ai
beau ne pas beaucoup l'apprécier, ça me fait de la peine pour elle. Même si je
devrais me ranger au côté de mon fils, je ne peux pas.
En tout cas, sa réaction a été très surprenante. Elle n'en a pas du tout voulu
à Jesse. Je crois qu'elle était plus en colère contre Suzanne. En fait, colère
n'est pas le bon terme. Furieuse conviendrait beaucoup mieux.
Et elle s'est pris une
bonne gifle la Suzanne ! J'ai même cru qu'elle allait tomber par terre
tellement Clarence a frappé fort. Et vous auriez vu la riposte de Suzanne !
Heureusement, Jesse a réussi à les séparer sinon je crois qu'on aurait
fini avec un mort de plus sur les bras. C'est vraiment un beau gâchis tout ça !
En tout cas je crois que Clarence est du genre à s'accrocher. Je l'ai rejointe
un peu plus tard dans sa chambre et je l'ai trouvée en train de faire ses
valises. Elle m'a dit qu'elle retournait vivre chez elle en attendant que Jesse
revienne vers elle. C'est du n’importe quoi ! Il ne reviendra pas à mon
avis !
Et là je me suis étonnée encore plus que quand j'ai décidé d'aller la consoler.
Je lui ai demandé de rester. Et à en juger par la rapidité avec laquelle elle a
répondu, je cois qu'elle n'avait pas vraiment l'intention de partir.
Jesse est parti peu après non sans s'être excusé de tout ce bazar. Je l'excuse
volontiers. Je l'aime mon Jesse. Et puis ça se voit qu'il l'aime sa Suzanne.
Elle peut toujours attendre Clarence. Seulement voilà, il est lié avec elle à
cause de ce bébé.
Suzanne se fait toute
petite depuis cet incident. Ou alors on est trop occupé à regarder Clarence se
lamenter sur le départ de l'homme qu'elle aime. Ca en devient insupportable. Si
elle continue, elle va épuiser toute la réserve de mouchoirs.
En fait, elle a un comportement étrange depuis quelques temps. Elle se lamente
certes, mais seulement quand on est plusieurs dans la même pièce qu'elle.
L'autre matin, j'étais seule dans la cuisine quand elle est venue me rejoindre.
Je me suis dit qu'elle allait encore se plaindre mais non. Elle s'est assis et
m'a regardé fixement. Un drôle de regard en fait. Je suis sûre de l'avoir déjà
vu, mais où, je serais incapable de le dire.
Et puis quand je me suis retournée pour aller faire la vaisselle, j'ai senti
une main qui me touchait les fesses. Sur le coup, j'ai pensé que Romain était
passé par-là mais c'était impossible, il n'y avait que deux personnes dans
cette cuisine : moi et Clarence.
Mes soupçons ont été confirmés quelques minutes plus tard. J'ai du mal à le dire mais Clarence a essayé de m'embrasser. Pas une bise amicale, non, un baiser langoureux. Je l'ai repoussé de toutes mes forces et je crois bien qu'elle a failli tomber. Je sais que je n'aurais pas du pousser aussi fort parce qu'elle est enceinte mais comprenez-moi ! Elle a voulu m'embrasser. J'en ai tout de suite parlé à Romain et il m'a avoué qu'elle avait aussi essayé avec lui mais qu'il n'osait pas m'en parlé de peur que je le prenne pour un fou. Suzanne qui est avec lui en ce moment lui avait aussi avoué qu'il était arrivé que Clarence ait des gestes tendres envers elle. Je crois bien qu'il lui faut un psy à cette fille. Elle est complètement folle. Mais Romain ne veut pas prendre le risque qu'elle soit envoyée à l'asile avant son accouchement. Comme ça, le bébé ne serait pas envoyé on ne sait où.
Enfin, après toutes ces mésaventures, on pourrait penser que plus rien ne pouvait nous arriver. Du mois, ça en avait l'air. Eloïse a décidé par exemple d'inviter de nouveaux une de ces amies. Je vous vois venir. Non, non ! Pas de casse-croûte pour changer. Cette fois, tout c'est très bien passé. Personne n'a servi de casse croûte et Emilie est repartie ravie. C'est une très jolie jeune fille que cette Emilie. D'après que m'a dit Eloïse c'est une vieille connaissance de notre ami Marc, vous savez, le zombie. En fait, c'est sa cousine. Dire qu'il était venu seulement le temps d'aider les parents d'Emilie à participer à un de ces jeux télévisés où le but est de construire une maison dans un temps donné avec un budget fixé dès le départ. Je me demande ce qu'il devient ce pauvre Marc.Enfin, pauvre Eloïse, lorsque Emilie est partie, elle ne savait pas que le sort avait décidé de s'acharner sur elle ce soir.
Pour commencer, l'arrivée
du premier fantôme que j'ai jamais vu. Moi qui ne croyais pas à ce genre de
choses, j'ai été servie. Enfin, Eloïse a été servie pour moi.
Et en plus, on a eu le droit à un fantôme en colère, le fantôme de Rudy. Normal
quand on a été mangé par une plante carnivore d'être en colère. Et normal aussi
de s'acharner sur ces propriétaires. Mais est-ce bien nécessaire de s'acharner
sur une de ces meilleures amies ? Je ne crois pas. Mais Rudy semble trouver ça
normal. Quoi que cette nuit là pratiquement toute la famille y a eu droit. Mais
Eloïse a été la première. Et ça fait toute la différence. Parce qu'elle est
venue nous prévenir que Rudy était sorti du télescope pour lui faire peur mais
nous on ne l'a pas crue. Pensez-vous ! Des fantômes, c'était absurde pour
nous ! Du coup, elle est allée bouder dans son coin. Et c'est ce qui a
provoqué sa deuxième épreuve de la soirée...
On l'a entendue crier au
secours de toutes ses forces mais le temps qu'on arrive, il était déjà trop
tard. Ils l'avaient déjà prise. Qui ça ? Les extraterrestres voyons. Ils l'ont
enlevée et on a rien pu faire. J'espère qu'elle reviendra saine et sauve. En
supposant qu'elle revienne. Si on ne la revoit jamais, je ne me le pardonnerais
pas. C'est de notre faute si elle est retournée au télescope. Mais le moment
était mal choisi. J'étais en train de me disputer avec Clarence qui était en
train de me reprocher d'avoir fait crac-crac avec Romain ! Non mais ça ne
la regarde pas ce que je fais avec mon mari ! En plus elle m'a reprochais
de la trahir ! Elle commence vraiment à me faire peur. Mais on fait ça
pour le bébé de Jesse. Pour qu'il ne finisse pas chez les fous.
Mais en ce moment j'ai un autre problème plus grave. Où est passée ma fille ?
Et c'est là qu'on l'a vu.
Elle a donc dit la vérité. Les fantômes existent. J'aurais du m'en douter quand
même ! Si les zombies existent, pourquoi pas les fantômes. Et on peut
dire que ça m'a fait un choc de voir ce fantôme ! Il était là, devant la
balustrade à contempler le jardin. Peut être se moquer-t-il silencieusement de
ce qui venait d'arriver à Eloïse.
On ne pouvait pas avoir un fantôme qui fait le ménage ? Il paraît que ça existe
! J'en ai entendu parler dans des remissions qui traitent du paranormal
et que je regardais juste pour me moquer de ceux qui y participaient.
Avril
Jesse s'est devergondé plus
que prévu on dirait. Tellement qu'avec tout ce qui est arrivé à la maison notre
passage en troisième année est passé inaperçu.
Tout comme le chevalier servant que Prudence s'est trouvée. Et maintenant,
c'est moi qui me retrouve à tenir la chandelle quand Jesse invite Suzanne et
que Prudence invite son Aimeric.
Quoi que Prudence n'a plus besoin de l'inviter puisque avec notre accord, elle
l'a invité à venir habiter avec nous à l'association. Ca a été le plus beau
jour de sa vue quand il est venu s'installer. Entre eux c'est l'amour fou. Je
suis un peu jalouse, je l'avoue. Elle a l'air tellement heureuse. J'aimerai
bien trouver moi aussi l'amour de ma vie parce que je crois que je suis la
seule à ne pas en avoir. Ha non, j’oubliais Eloïse.
Pour le passage en deuxième
année de Jesse, on avait décidé de lui faire une surprise. On a décidé de
rendre l'espace commun plus agréable pour lui permettre de mieux travailler. On
a demandé à Suzanne un peu d'aide et elle a accepté volontiers. C'est vrai
qu'elle est beaucoup plus gentille que Clarence même si celle-ci est une de mes
amies. Quoi qu'en ce moment, on ne se parle plus trop. J'imagine le climat qui
doit régner à la maison. Je suis bien contente d'être ci pour l'instant.
En tout cas le résultat est réussi je trouve. Ca m'a même donné envie de
rédiger une dissertation.
Et la surprise a beaucoup plus à Jesse. Je crois bien qu'il a passé une heure à
nous remercier et à nous dire combien c'était réussi.
Je n'y crois pas !
J'ai enfin trouvé mon prince charmant ! Mais je crois que j'ai
besoin de lunettes. Il était sous mon nez depuis mon adolescence. Je ne sais
pas pourquoi je ne l'ai pas remarqué avant. En fait, je crois que je ne lui
avais jamais prêté attention. Pour moi il faisait parti du décor. Vous vous
demandez sûrement de qui je parle à moins que vous n'ayez deviné. Je parle de
Léo, le jardinier de maman. Quand elle va savoir ça, elle va être étonnée. Mais
elle peut être contente parce que entre les yeux verts du copain de Prudence et
ceux de Léo, ça serait vraiment de la poisse si elle n'a pas un petit
descendant avec les yeux verts !
Entre lui et moi, ça a été comme un coup de foudre. Dès que je l'ai vu dans
notre petit jardin de l'association, j'ai compris que je voulais passer le
reste de ma vie avec lui. Non, je rigole. Je ne suis pas comme ça. Mais je
l'aime vraiment beaucoup et j'espère que c'est réciproque. On verra bien si ça
dure.
Enfin quelque chose de bien
qui se passe dans notre famille. Je parle d'un grand évènement. Bon la
grossesse de Clarence en a été un mais il a vite était éclipsé par tous les
problèmes qui nous sont arrivés.
Bon alors, je vous dis ?
Aimeric a demandé Prudence en mariage. Et elle a dit oui. C'est si beau
l'amour. C'est beau de les voir aussi tous les deux. Entre eux, c'est sûr,
c'est le grand amour.
Maman va être ravie. Mais Prudence ne veux pas lui apprendre comme ça. Elle
veut faire ça bien. Elle a décidé d'organiser un dîner avec nos parents pour
leur annoncer la nouvelle. Que la fête commence !
Et elle n'a pas attendu longtemps pour le faire. Elle était si heureuse qu'elle voulait tout de suite le présenter aux parents. Malheureusement pour elle, Maman est plus curieuse qu'elle ne l'aurait cru. Elle s'est pointé à la maison beaucoup plus tôt que prévu pour rencontrer ce fameux Aimeric. Du coup, j'ai du lui présenter moi-même parce que Prudence était encore en cours à cette heure ci. Je le sens, elle va me tuer. Mais je n'allais pas la laisser dehors et faire comme si elle n'était pas là quand même ! C'est ma mère et elle m'en aurait voulu à mort. Et je n'étais même pas encore habillé. Bonjour les présentations ! Heureusement qu'Aimeric n'était pas en caleçon ! J'imagine la scène.
Dès que Papa est arrivé,
Prudence nous a gentiment demandé d'aller faire un tour sur le campus. Elle ne
voulait pas qu'on puisse faire quelque chose qui vienne gâcher son
"dîner". En fait, techniquement ce n'était pas un dîner mais plutôt
un déjeuner parce qu'Aimeric avait des cours le soir. Ils ont parlés de tout et
de rien, des banalités. "Qu'est ce que vous faites comme études, vous voulez
faire quoi plus tard...". Des questions d'une banalité ! Papa a un
peu fait la grimace quand il leur a appris qu'il comptait faire de la politique
après ses études mais maman lui a fait remarquer tout bas qu'il serait un allié
de taille pour son mouvement pour l'écologie.
Quoi ? Comment je sais tout ça ? Non ! Je n'espionne pas...
Comme le "dîner" s'est très bien passé, Prudence a décidé d'acheter une nouvelle cuisine. Et qui c'est qui paye ? Ben tout le monde. On économise soigneusement l'argent des bourses et voilà qu'elle décide de changer toute la cuisine seulement parce qu'elle est contente. J'aurais tout vu. Remarque, c'est beaucoup plus agréable maintenant. Surtout le compacteur d'ordure. Plus besoin de sortir les poubelles toutes les cinq minutes. Du coup, on peut se concentrer soit sur nos amis, soit sur nos cours. Enfin, surtout sur les amis.
Et puis pour aller avec
cette toute nouvelle cuisine, elle s'est offerte l'encyclopédie illustrée de la
cuisine. Et elle se l'est farcie jusqu'au bout.
Total, elle est tout le temps en train de cuisiner de bons petits bien
caloriques.
Elle n'est même pas encore mariée et elle se prend déjà pour la parfaite femme
au foyer. C'est bizarre puisqu'elle n'a pas du tout envie de rentrer dans ce
stéréotype. Sûrement l'excitation des premiers jours. Ca va vite retomber.
Enfin, j'espère parce que si elle continue à ce rythme, ce n'est pas un frigo
qu'il va nous falloir mais une chambre froide.
Non mais c'est pas possible
! Il y en a vraiment qui prennent notre maison pour un moulin !
D'abord ils rentrent quand ils veulent alors qu'on aurait juré qu'on
avait fermé la porte à clef et ensuite, ils improvisent un combat de catch au
milieu du salon. Je ne savais pas que les relations entre les deux universités
étaient si fortes ! La pom-pom girl s'est jetée sur la mascotte vache
d'un coup, sans prévenir. Vous auriez du voir comment ils s'appliquaient !
Et que je te donne un coup poing dans la figure, et que je te mets mon
sabot en plein dans le ventre...
En tout cas, moi j'ai eu peur pour les meubles ! On ne s'appelle pas
Crésus nous !
Les résidences universitaires ont au moins un avantage : ils n'ont pas besoin de faire la cuisine puisqu'ils ont une cafétéria. Et comme c'est fatiguant et que c'est aussi une perte d'argent de préparer un plat pour tout le monde, tout le monde se débrouille et mange ce qu'il veut. Non mais c'est vrai quoi ? Si on fait un plat collectif, la plupart du temps, les restes finissent à la poubelle. Et chez nous, pas de gâchis. Il y a de gens qui meurent de faim à l'autre bout du monde. Si les gens leur laissaient tout ce qu'ils vont jeter à la poubelle, je suis quasiment sûr que la moitié des famines seraient évitée. D'accord, j'exagère un peu mais le principal c'est le message pas la façon de le présenter.
Avec tout l'argent qu'on ne gagne pas, j'ai eu une idée. On a pris tout ce qui nous restait en points fidélités pour les échanger contre des arbres à sous. C'est une merveille cette plante. On l'arrose et paf ! On se retrouve avec de beaux billets tout neufs. Je me demande comment ça fonctionne. Peut être que si je demande à Jesse il pourrait m'expliquer ? Non, en fait je comprendrais encore moins. Je suis sûre qu'il arriverait à m'embrouiller. Et puis j'en ai rien à faire du fonctionnement ! Du moment que ça rapporte plein de simflouzes !
Mais bien sûr, un arbre pareil ça attire des convoitises. Et devinez qui est la première à venir se servir ? La mascotte de l'université ennemie ! Quoi que de notre côté, il y a aussi des voleurs. J'ai entendu de drôle d'histoires pas ici. Des étudiants qui s'introduisent dans les maisons des autres et qui se servent. Mais ils prennent n'importe quoi ! Ca va du barbecue à la console de jeu ! Il va être temps pour nous d'acheter une alarme. Et vivement que je rentre à Forgottendale. Au moins là bas, il n'y a pas d'histoire de vols. C'est un quartier bien tranquille. En fait, le seul danger c'est la Laganaphylis de Papa. La pauvre Prudence, elle en est encore toute traumatisée. La dernière fois on a aperçu Marc, le zombie, et j'ai bien cru qu'elle allait fondre en larmes !
Mais c'est pas possible ! Je vais commencer à croire que mon frère est un lapin ! Il nous fait des bébés à la chaîne ! Figurez-vous que sa Suzanne est venue le voir la dernière fois pour lui annoncer une bonne nouvelle ! Elle était enceinte. Et à en juger par la grosseur de son ventre, elle a attendu un moment pour venir lui dire. A croire qu'elle avait peur de sa réaction. Mais maintenant elle n'a plus aucune raison d'avoir peur. Jesse est complètement gaga de son nouvel enfant ! Dire que le premier n'est même pas né ! Je me demande comment Clarence a réagit en apprenant la nouvelle. C'est peut être pour ça que Suzanne avait mis tant de temps à venir.
Marina
Je n'y crois pas. Je vais
être grand-mère deux fois ! Jesse me comble ! Mais j'ai
l'impression que Suzanne n'a pas envie de l'annoncer au futur papa. Peut être
que c'est le fait que Clarence soit enceinte en même temps qu'elle et du même
homme qui plus est ! Eloïse est folle de joie. Elle profite du fait
qu'elle soit très proche de Suzanne pour toucher, parler et sentir le bébé
bouger dans le ventre de sa mère. C'est sûr que ce n'est pas Clarence qui va la
laisser faire. D'ailleurs, je ne la laisserai pas seule avec cette femme.
En parlant d'elle, on lui a trouvé un coin charmant où elle pourra régler ses
problèmes mentaux. Bon, elle ne le sait pas encore mais de toute façon elle
n'aura pas le choix. Je me demande comment on va lui annoncer qu'elle va devoir
quitter son bébé. Pour elle ça va être une vraie déchirure. Mais pas
question de laisser un bébé avec elle.
Avril
Cette nouvelle paternité a
tellement enchanté Jesse qu'il s'est empressé de rendre visite au bijoutier du
coin pour y acheter une bague avec un gros diamant. D'où a-t-il sorti l'argent
? Ca je n'en sais rien. En tout cas, elle a bien plu à Suzanne. A moins que ce
ne soit la demande en mariage qui lui a fait cet effet particulier. Et pour
faire durer le plaisir, ils ont couru dans la chambre de Jesse pour y faire des
choses qui ne nous regardent pas. Elle a beau être enceinte la Suzanne, ça ne
l'empêche pas de se faire du bien.
Le pauvre bébé, il va être traumatisé avant même d'être né !
Heureusement cette fois pas de dîner de présentation puisque Papa et Maman
connaissent déjà la future mariée.
Et tout ça, ça m'a donné
des idées. Moi aussi j'aurai bien aimé bien avoir un beau diamant au doigt.
Mais Léo n'avait toujours pas l'air de vouloir me demander en mariage. Du coup,
j'ai décidé de prendre les devants. Ce n'est pas courant mais il faut bien que
quelqu'un fasse le premier pas. Au début, j'ai eu peur qu'il ne veuille pas ou
alors qu'il accepte mais seulement parce qu'il ne voulait pas me faire de
peine. Mais en fait, il a été très surpris par ma demande. Heureux mais
surpris. Et il a dit oui sans hésiter.
Le lendemain, Prudence me montrait déjà des dizaines de revues remplis de
photos de robes et autres accessoires de mariage.
Marina
Ca y est ! C'est arrivé ! Le bébé de Clarence est enfin parmi nous ! Il est magnifique. C'est mon petit-fils. Je suis si fière. Je suis maintenant grand-mère ! C'est une sensation magnifique. On était tous rassemblé autour d'un bon repas quand elle a ressenti les premières contractions. On a appelé les urgences mais comme d'habitude, ils sont arrivés trop tard. On se demande ce qu'ils font ! Elle a donc accouché à la maison. Et c'est là qu'on voit ceux qui sont courageux. Suzanne a prétexté des nausées pour sortir de la pièce. Eloïse et Adam, des devoirs en retard. Et bien sûr ce sera les premiers à venir câliner le nouveau né. Par contre, dès qu'il y aura des couches à changer, on revivra la même scène. Qu'est ce que je disais ! Dès que Clarence a pu se lever et présenter le bébé à toute la famille, les nausées et les devoirs s'étaient envolés.
Voilà mon petit homme, mon petit Ben. Il va ressembler à son père, c'est quasiment sûr. Il a le même teint, les mêmes yeux. Par contre, enfin chevelure qui n'est pas rousse ! Je ne serai plus la seule exception de la famille ! Je ne pouvais pas être plus heureuse. Mais le pauvre, il est déjà orphelin de mère. Non, sa mère n'est pas morte suite à des complications liées à l'accouchement, elle a tout simplement disparu. Donc c'est comme si elle était morte. D'un côté, ça m'enlève un poids. Un gros poids. Comment lui parler de son problème ? On dit souvent que ceux qui en ont ne s'en aperçoivent pas. Mais il aurait été encore plus dur de lui faire accepter le fait qu'il fallait qu'elle se fasse interner. Mais je m'inquiète un peu. Mais pourquoi est-elle partie ? Aurait-elle entendue une conversation entre moi et Romain ? En tout cas je m'inquiète un peu pour elle. J'espère qu'il ne lui arrivera rien où qu'elle soit. On devrait peut être lancer un avis de recherche...
C'est avec lui que Suzanne se fait la main pour son futur bébé. Et je dois dire qu'elle s'en sort très bien. Elle l'aime comme si c'était le sien et Ben le lui rend bien. Je crois qu'entre nous tous, elle est sa préférée. J'avoue que je suis un peu jalouse mais j'aurai tout le temps de jouer les mamies gâteuses quand je serais rentré dans le troisième âge. Pour éviter à Suzanne trop de fatigue, Eloïse lui a laissé sa chambre qui est plus près de la salle de bain et sa la cuisine. Remarquez, elle n'a rien perdu au change. Elle a troqué son petit lit contre un lit deux places. Mais si on a proposé cette solution, c'est pour se trouver tout près du bébé et de Suzanne si jamais il lui arrive quelque chose puisque cette chambre est située dans la partie la plus utilisée de la maison ; le grand couloir. Bizarre mais en fait, il y a dans ce couloir tout ce dont on se sert le plus. Mes chevalets à peinture et la machine qui rend heureux.
Et nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter. Jesse passe plus souvent à la maison qu'avant. Mais je ne sais pas pour qui il se fait le plus de soucis. Pour sa future femme qui est prête à exploser ou pour son fils qui se retrouve sans parents. Quand je dis sans parents, je parle surtout dans le sens où aucun de ses parents ne se trouve à la maison avec lui. Quoi qu'il en soit, on le voit beaucoup plus que durant la grossesse de Clarence. Enfin, on le voit, c'est vite dit. Il arrive comme ça sans prévenir et file s'enfermer dans la chambre avec femme et enfant. Mais pas toujours enfant en fait. Seule la femme suffit dans ces moments là si vous voyez ce que je veux dire. Je me demande comment Suzanne fait. Elle a un ventre énorme et elle continue à faire joujou avec son fiancé. Moi j'aurais peur pour le bébé à sa place. Enfin, chacun fait ce qu'il veut et je ne vais pas m'en mêler. Après tout, Jesse est plus heureux qu'il ne l'a jamais été.
Avril
Pendant que Jesse et Suzanne découvrait la joie d'être parent (ben oui, après tout Suzanne et lui vont se marier donc Ben sera son fils), Aimeric a fait un rencontre plus ou moins étrange. Qui aurait cru un jour que je verrais de mes propres yeux un extraterrestre ? Enfin une par ce que c'est une fille. Je ne pensais pas qu'ils étaient comme ça. Je les imaginais avec des yeux plus grands et surtout tout gris pas vert ! Je crois que je regarde la télé. Enfin, je ne sais pas ce qu'elle est venue faire ici mais je n'ai pas l'impression qu'elle veuille nous envahir. Peut être est-elle venue simplement pour nous étudier. Ca serait cool qu'elle rentre dans l'association. Imaginez : la seule association du campus avec un extraterrestre !
En attendant, j'ai repris
mes efforts pour faire parti de la société secrète. Et j'ai enfin vu débarquer
le crétin qui devait me conduire là bas. Il faut dire que Prudence m'a un peu
pistonné sur le coup et apparemment, elle a du poids dans cette association car
à peine je lui ai parlé de mon désir que je me suis faite enlevée illico
presto. Enfin, enlevée n'est pas le bon mot puisque j'étais consentante. Mais
ça ils ne le savaient pas puisque qu'un membre doit jurer qu'il n'en parlera
pas à des non-initiés. Visiblement, ils ont tous la langue bien pendue puisque
tout le monde est au courant de l'existence de cette société.
Au passage, ne faîtes pas attention aux ordures. Encore un petit malin qui
s'est amusé à renverser la poubelle. En ce moment c'est une vraie mode. Je
ramasse tout au moins trois fois par jour. A croire que quelqu'un fouille pour
trouver son repas.
Bon, je suis entrée et j'ai
appris tout ce que je voulais savoir. Comme pirater les notes par exemple. J'en
ai marre de faire tout le temps des devoirs et des dissertations, ça devient
fatiguant à la longue. Mais on doit rester au top pour faire plaisir à Maman.
Donc, dès que je suis revenue à la maison, je me suis mise au piratage. Manque
de chance, on m'a repérée et on m'a collée une amende. Et comme si ça ne
suffisait pas, le policier, qui est venu pour m'annoncer cette mauvaise
nouvelle, est reparti avec l'ordinateur flambant neuf qu'on venait de s'offrir
avec nos bourses. Je ne vous raconte pas le savon que m'ont passé les autres.
Je n'ai pas eu d'autres sanctions. Ils auraient pu me faire redoubler mon année
ou un truc dans ce genre mais non, ils ont juste remplacé la note que je
m'étais mise par la note que j'avais auparavant. Peut être un prof est-il
intervenu en ma faveur en expliquant que j'étais une élève brillant et que
j'avais du faire ça à cause du stress ? Si je ne me trompe pas, je le remercie
de tout mon cœur. Je me voyais mal apprendre à Maman que j'avais triché alors
qu'elle avait toujours résisté à la tentation.
Vous ne devinerez jamais ce qu'a osé faire Prudence. Elle a volé une console de jeux dans une autre association. Quand je l'ai vue avec son sac poubelle je me suis d'abord dit qu'elle avait vidé le compresseur mais j'ai tout de suite compris que je m'étais trompé quand elle l'a sorti. Je n'aurais jamais cru qu'elle pouvait faire une chose pareille. Mais maintenant qu'elle est là, on va pas aller la rendre quand même. Et puis depuis qu'on nous a pris l'ordinateur (par ma faute, Prudence n'arrête pas de me le répéter et en plus, elle justifie son geste grâce à ça !), on n'a plus vraiment de distraction. De toute façon, on est sûr que les membres de Tri-Var ne viendront jamais dans notre salon, donc on est tranquille de ce côté. J'espère qu'elle recommencera plus ou à la rigueur elle peut si elle nous ramène un truc bien !
Marina
Je suis heureuse !
Suzanne a enfin accouché. C'est qu'il s'est fait attendre le petit. On ne
l'attendait pas si tard. Donc dès qu'on a entendu les cris de douleur, signe que le travail avait
commencé, tout le monde s'est dirigé vers l'endroit d'où ils provenaient. A ma
grande surprise, Suzanne était dans ma chambre. Mais dès que j'ai vu Jesse en
sous-vêtement à côté d'elle, j'ai compris. Sur le moment, ça m'a un peu
dégoûté. Ils avaient fait ça dans mon lit ! Ajouté cela au fait que vous
avez une femme en train de perdre les eaux à côté de vous et vous avez à peu
près mon état d'esprit à ce moment. On a appelé les urgences mais comme
d'habitude, ils ne sont pas arrivés à temps et on a du se débrouiller.
Et je dois avouer qu'on s'en est pas mal sorti. Jesse étais peut être plus heureux
que moi. Il allait pouvoir raconter plus tard à son fils comment il l'avait mis
au monde.
Et oui, j'ai encore un
petit-fils ! Apparemment, il est destiné à être le portrait craché de sa
mère. A part les cheveux peut être ! Vous avez vu ? Il est blond comme
moi ! S’il avait eu en plus des yeux verts, je crois que je n'aurais pas
pu être plus heureuse. Je le trouve très beau ce petit. Mais ne dit-on pas que
tous les bébés sont magnifiques. On verra quand il sera plus grand. Maintenant,
j'espère que je vais vite avoir une petite fille parce que les garçons c'est
bien gentil mais il faut de tout pour faire un monde, dont des filles. Mais attention,
ça ne m'empêche pas d'aimer mes deux petits-fils comme il se doit ! Ne
croyez pas que je suis comme ça !
On aurait pu être heureux encore un bout de temps si une idiote n'avait pas
gâché la fête. Une copine de classe est
rentré dans la maison sans frapper et n'a pas mis cinq minutes pour finir dans
l'estomac de la Laganophilys. La seule qui a relativisé c'est Eloïse. Pour
elle, ça tombé bien, elle trouvait que Rudy manquait de compagnie. On aura tout
entendu ! On voit bien que ce n’est pas elle qui se retrouve avec une
disparition sur les bras.
Ca y est. Mon Adam est
parti à son tour pour l'université. Et bien sûr, il a emmené avec lui la petite
Mélanie Lenoir. C'est incroyable. Ils sont toujours autant amoureux que
lorsqu'ils se sont rencontrés. Sur ce coup, Prudence a eu de l'intuition. Elle
devrait peut être se lancer dans une carrière d'entremetteuse et ouvrir une
agence matrimoniale. Je suis sûr qu'elle formerait de beaux couples parmi les
habitants de notre petite ville.
Une fois encore, je m'éloigne du sujet.
Adam va me manquer. J'espère que Prudence, Avril et Jesse vont bien s'en
occuper. Adam se fait une joie de rejoindre leur association. Il va pouvoir
mieux connaître les connaître tous les trois.
Mais avant de partir, il a
quand même souhaité assister à l'anniversaire de Ben. On a profité du sommeil
de Darryl pour faire la petite cérémonie habituelle avec gâteau, bougies et
chapeaux pointus. Comment ça qui c'est Darryl ! Mais c'est mon deuxième
petit-fils, le fils de Suzanne ! Je ne vous l'avais pas dit ?
En bonne mère adoptive, c'est Suzanne qui a soufflé les bougies du Ben. Le
pauvre, je crois qu'il n’a même pas compris ce qu'on faisait. Mais c'était tout
de même très émouvant. Ce n’est pas tous les jours que le premier descendant de
la troisième génération de votre lignée grandit !
Et voilà la petite
merveille. Il n'est pas magnifique mon Ben ? Jesse ne nous l'a pas raté. Il
faut dire aussi que sa mère était très belle. Dommage qu'elle soit devenue
folle. Je me demande ce qu'elle est devenue. Enfin, la question n'est pas là.
Vous avez remarqué que je dérive à chaque fois ? Je pars sur un sujet et je
termine sur un autre. C'est maladif. Vous voyez, je recommence.
Concernant Ben, j'avoue que je suis quand même un peu déçue. Où sont passées
les oreilles si particulières qui font notre différence ? J'aurais bien aimé
qu'elles se transmettent à la génération suivante. Peut être mes autres
petits-enfants en auront ! Je croise les doigts.
Comme tout le monde voulait
participer à son éducation, on s'est réparti les apprentissages essentiels à
cet âge. J'ai tout de suite demandé à lui apprendre à parler. J'adore ça. Quand
ils disent leur premier mot c'est merveilleux. J'aimerais tant l'entendre
m'appeler Mamie. J'en ai la larme à l’œil rien que d'y penser.
Romain lui a choisi de lui apprendre à marcher. Il s'était très bien débrouillé
avec Avril qui avait des problèmes à ce niveau, vous vous souvenez ? Et voilà,
Suzanne s'est retrouvée avec la corvée du pot. Pas de chance. Elle aura tout le
temps de se rattraper avec Darryl. Et puis à part les odeurs, ce n’est pas si
terrible que ça ! On attend juste que le petit ait fini. Et puis c'est ça
ou les couches à changer ! Dieu sait que je déteste ça. Même si j’adore
les enfants.
Et Eloïse dans tout ça ? Et bien on ne lui a rien donné à faire. Il faut dire
que de toute façon, elle a un peu tendance à oublier certaines choses depuis
son enlèvement par les extraterrestres. Imaginez qu'elle oublie Ben et qu'elle
ne s'en occupe pas ! On est bon pour les services sociaux. D'ailleurs, en
y repensant, je me demande si la morte de la dernière fois est vraiment entrée
sans sonner. Ne l'aurait-elle
pas invité par hasard ? Si elle veut vraiment aider, elle n'a qu'à jouer avec lui de temps en temps.
Et puis entre deux leçons, il faut bien qu'on se détende. Alors Suzanne a décidé de m'apprendre les rudiments de la boxe. Alors elle a emprunté un sac à son club. Ah oui, je ne vous ai pas dit. Suzanne est joueuse professionnelle dans un petit club de foot féminin. Elle n'arrête pas de dire qu'un jour elle sera une légende vivante que tous le monde, y compris les hommes, adulera. Là, je pense qu'elle rêve un peu. Si elle voulait de la reconnaissance, elle aurait mieux fait de se lancer dans l'athlétisme ou la natation parce que dans le foot, il est rare qu'une femme accepter. Les hommes pensent que ce sport leur est réservé mais ils on tort. Et puis je l'ai vu jouer Suzanne. Elle se débrouille très bien. Elle devrait trouver une place dans un club avec une équipe mixte. Au moins, quelqu'un ferait attention à elle.
Avril
Et voilà ! Maman va nous en vouloir à mort. Prudence a encore eu une mauvaise influence sur le petit génie. Il s'est mis lui aussi à aller voler des trucs dans les résidences voisines. Bon quand je vois ce qu'il a pris, je peux être rassurée. Personne ne viendra la réclamer cette table, elle est tellement moche. Et il veut vraiment la mettre dans le salon ? Ca va pas la tête. On a un certain standing à conserver dans cette pièce. Non, sérieusement, qui en voudrait ? Je ne suis même pas sûr que ça soit une table ! Certainement un vieux truc de récupération utilisé comme tel. Il aurait pu faire les choses bien et nous ramener un barbecue par exemple. Ca peut toujours servir un barbecue ! Alors que ça... On peut toujours la revendre et acheter des bricoles avec. Et là je suis optimiste. Vous connaissez quelqu’un qui serait intéressé ?
On a reçu un appel de
Maman. Elle nous a annoncé qu'Adam arrivait bientôt à l'université et qu'elle
comptait sur nous pour bien l'accueillir. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète,
c'est notre mère. On l'a tout de suite fait rentrer dans l'association mais il
nous a reproché de ne pas accepter Mélanie de la même façon. On n'allait quand même
pas faire une entorse au règlement sous prétexte qu'il sortait avec depuis
l'adolescence. Il fallait qu'elle passe un test et seulement après ça, elle
pourrait le rejoindre et vivre avec nous. Comme Aimeric l'avait fait. Je n'en
avais pas parlé mais il n'était pas devenu membre seulement parce que Prudence
le voulait.
En attendant, Mélanie est partie vivre dans une résidence. Mais Adam l'a vite
rejoint et a décrété que lui aussi voulait passer le test. Selon lui, il n’y
avait pas de raison particulière pour qu’il soit membre sans rien faire. Il est
borné celui là ! On a donc tout de suite envoyé Aimeric. J’aurais bien
aimé y aller aussi mais Prudence, Jesse et moi, on ne pouvait pas se déplacer
car on avait d'attraper la grippe et le médecin nous avait conseillés de rester
au lit et d'attendre que ça passe. Il paraît que c’est très dangereux si ce
n’est pas soigné correctement et Adam ne voudrait sûrement pas avoir la mort de
membres de sa famille sur la conscience. Il a été un peu déçu qu’on ne vienne pas
mais il a parfaitement compris. Enfin, j’espère. C'est donc lui qui a
officiellement accepté Mélanie et Adam dans notre association. En tout cas,
j’espère que lui et Mélanie vont cesser de parler sans cesse des cours de la
bourse qui fluctuent, sinon je sens que je vais avoir un sacré mal de tête tous
les soirs.
Et voilà ! Le grand jour est arrivé ! Les
Et voilà ! Le grand jour est arrivé ! Les jumelles sont rentrées officiellement dans l'adolescence. Les ennuis vont commencer. Mais je relativise et je me dis que peut-être mes filles ne vont pas être tel que je me l'imagine. Mais du moment qu'elles ne deviennent pas de vraies tombeuses et qu'elles n'enchaînent pas les conquêtes, ça me va très bien. Mais j'ai bien l'impression que Prudence a une attirance vers tout ce qui touche de près ou de loin à la famille. Comme moi quoi ! Je crois qu'elle aura plutôt tendance à chercher le grand amour et à fonder sa propre famille avec lui. Mais elle va être bien déçue quand elle va découvrir le monde impitoyable de l'amour. De gros chagrins en perspective.
Regardez comme elle est magnifique ma petite. J'ai l'impression qu'hier elle était encore un petit bébé et maintenant elle est pratiquement une femme. N'avais-je pas raison quand je disais que mes jumelles feraient chavirer le cœur de plus d'un garçon du quartier ? Par contre, j'aurais deux mots à lui dire au sujet de sa tenue. C'est quoi cette combinaison moulante en jean ? Et ces talons ? Où diable a-t-elle été chercher ça ? Ce n'est quand même pas moi qui le l'ai acheté ! Je m'en souviendrais ! A moins que... J'ai un doute maintenant. J'espère que sa sœur sera moins provocante !
Avril a pris tout son temps pour souffler ses bougies. Elle ne savait pas quel vœu faire. Que c'est compliqué une petite fille ! Pourtant, elle ne devrait plus ! Elle est sur le point d'entre au lycée. Finis les caprices maintenant. Et ce n'est pas elle qui nous a demandés de donné à Eloïse la maison de poupée et le coffre à jouet qu'on avait acheté à la naissance des jumelles ? Elle qui voulait qu'on change la moquette et la tapisserie de la chambre ? Je ne la comprends vraiment pas du tout. Enfin, seulement sur un point. Elle a la même aspiration que sa sœur. Elles font tout pareil ces deux là ! Elle aussi à l'aspiration de fonder une famille. Encore plus de chagrins d'amour... Je m'en réjouie d'avance!
Elle a abandonné ses éternelles couettes contre une queue de cheval. Et puis elle a su rester classique dans son style vestimentaire. Pour une fois, tout le contraire de Prudence. Quoi que le mini-short découpé dans un vieux jean de papa ça le fait moyen. Mais je ne vais pas les critiquer pour leurs tenues. Ce sont mes filles et je sais qu'elles sont géniales. Et ce n'est certainement pas une nouvelle période de leur vie qui va changer ça. Je suis fière de mes deux jumelles ! Je n'aurai jamais cru que j'aurais des filles comme ça si on me l'avait dit à la sortie de l'université. Je crois qu'il est temps que je leur explique mes projets. Comme celui où je prévois que ma famille va continuer à exister durant de nombreuses générations. Mais je sens aussi les problèmes arriver. Les filles vont vouloir savoir la vérité sur leurs grands-parents. Je ne suis pas prête pour l'instant et je ne vais pas avancer l'heure des révélations. Ce n'est pas si facile à annoncer le fait d'avoir été abandonnée par ceux qui devraient plutôt vous chérir ! Jusqu'ici, elles n'ont posé aucune question mais à l'adolescence, on commence à se chercher et ça passe pas la connaissance de ses origines.
Dès qu'elle a eu un moment de libre, Avril s'est jetée sur le téléphone pour appeler l'université. Elle voulait savoir s’ils avaient reçu son dossier ainsi que celui de sa sœur et si elle avait le droit à des bourses. Et bien j'ai été agréablement surprise. Bourse des érudits, Bourse Inès Tétik... et j'en passe. En tout, à elles deux 5750§ de bourses ! Et Avril ne compte pas s'en arrêter là ! Elle les vise toutes ! Et elle espère bien que sa sœur va suivre ce qui a l'air en de bonne voie puisqu'elles se sont mises toutes les deux au travail ! Elles ont déjà un grand rêve un peu fou. Elles veulent fonder l'association d'étudiants la plus prisée du campus. Elles ne sont même pas encore aller à leur première journée de cours au lycée !
Et pour toutes les avoir ces subventions, il faut être capable de tout faire. Et Avril veut absolument avoir le prix d'athlétisme. Donc elle se sert de la machine hors de prix de son père pour le cent mètres. Et elle est aussi inconsciente que son père ! Elle ne se tient même plus au risque de tomber et de se faire mal. Et du même coup compromettre ses chances d'avoir le prix d'athlétisme. Prudence est plus raisonnable. Elle essaye de devenir une vrai pro en cuisine. Comme sa mère. Et je ne priverais pas de lui donner quelques conseils et quelques petits secrets. En tout cas, cela semble bien parti. Elle n'a pas encore mis le feu à la cuisine ce qui est un bon signe (et ce qui me rassure aussi !). Mais elle semble aussi attirée par l'observation des étoiles. Elle est intelligente cette petite. Enfin, plus si petite que ça quand même ! Elle choisit les matières où ces parents sont incollables. A moins que ce ne soit plutôt une solution de facilité pour faire plaisir à sa sœur mais sans trop se fatiguer ?
Vous vous souvenez des plantes que Romain avait trouvées près de la soucoupe volante ? Et bien ce jour là, il a fait une découverte capitale. Même s’il a abandonné le projet après son accident, d'autres ont continué. Et ils ont découvert que ces plantes avaient un effet incroyable sur l'organisme humain. Elles ont pour effet de faire rajeunir la personne qui en mange. Ils ont mis au point un élixir qui ça être vendu dans les pharmacies du monde entier. Mais bien sûr à un prix parfaitement inabordable pour les simples ouvriers et même pour certains membres des plus hautes sphères. Etant initiateur du projet, Romain en a reçu deux bonbonnes pleines ! Mon voeu s'est exaucé ! Je vais pouvoir récupérer mes années perdues. Peut être est-ce un moyen de me récompenser pour mes bons et loyaux services auprès de mes enfants ?Lorsque que j'ai pris cet élixir, je me suis sentie toute bizarre mais je crois vraiment que j'ai rajeuni. C'est une vraie merveille ! Et une fois qu'on a bu, on est entouré de cette lumière bleue si belle...
Romain a enfin pu créer son association. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je l'ai vu partir ce matin ! Non mais vous avez vu sa tenue? Pour moi, s’il ne portait rien, ça serait pareil. J'imagine déjà ce que vont dire les gens en ville quand ils vont le voir. Et heureusement que les enfants sont à l'école. Ca aurait été le bouquet s’ils l'avaient vu. Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête ! Il faut être fou ! Et vous ne savez pas tout ! Il se fait appeler le "Gourou de l'écologie". Maintenant, tout le monde va penser qu'il fait parti d'une secte. Il va falloir que je lui parle avant que ça n'aille plus loin.Mais j'ai quand même était surprise par son départ. Il s'est envolé ! Je lui demanderai aussi comment il a fait !
Et voilà ! Avril a ramené son premier copain à la maison. J'ai bien dit copain, pas petit copain. Du moins, pour l'instant. J'ai bien l'impression qu'il se passe quelque chose entre eux. Alors, premier amour ? Seul l'avenir nous le dira. Je me contente donc de les observer se tourner autour. C'est si mignon de penser que sa fille est en train de vivre de découvrir l'amour. Romain ne serait pas du tout de cet avis s’il était là, je suis sûre. Vous savez comment sont les pères avec leurs filles ? Il aurait fait partir ce Rémi en moins de deux. Mais il n'est pas là, il est toujours à son travail et c'est tant mieux. Il ne faut pas couper les deux tourtereaux dans leur élan.
Prudence aussi avait invité quelqu'un. Mais pendant que nous espionnons sa sœur toutes les deux, ce qui aurait du arriver bien avant arriva. Son ami fut attiré par la Laganaphylis et....Prudence a couru à son secours dès qu'elle s'en est aperçue mais il était déjà trop tard. Il avait déjà fini au fond de son estomac. Elle ne savait vraiment plus quoi faire. Et moi non plus, j'étais même paniqué. Qu'est-ce que j'allais dire à ses parents ? Que leur fils était mort parce qu'il s'était trop approché de la plante carnivore de mon mari ? Il fallait avant tout empêcher le copain d'Avril de venir voir ce qu'il se passait. Mais Avril n'a pas eu du mal à le retenir.
Nous avons réfléchi à
toutes les idées possibles et imaginables pour nous sortir de ce pétrin. Mais
rien ne nous venait à l'esprit. Peut être que la panique nous empêchait de
chercher convenablement.
Tout à coup, Prudence s'est précipité dans le salon. Je l'ai suivie pour voir
ce qu'elle allait faire. Et à ma grande surprise, elle s'est dirigée vers le
Résurectomitron et a décroché le combiné. Pourquoi n'y avais pas pensé ? Mais
j'étais quand même anxieuse. Qu'allait demander la Faucheuse en échange de
cette résurrection ? Elle aime bien l'argent la Faucheuse. Elle a demandé à Prudence de l'argent !
Alors cette dernière a mis toutes ses maigres économies et nous avons
attendu le résultat.
Disons que cette expérience
a été un échec. Nous n'avons pas réussi à sauver entièrement son ami. Nous
avons créé un monstre ! Je me demande si on n'aurait pas mieux fait de le
laisser reposer en paix et de trouver une autre solution. Mais ce qui est fait
est fait. On doit assumer. Il est reparti chez lui mais je ne sais pas comment
vont réagir ses parents en voyant l'état dans lequel est leur fils. On pourra
toujours raconter qu'il a eu un accident. Mais quant à expliquer sa couleur
étrange et sa jambe qui traîne...
Prudence en rêve toutes les nuits... Sa pire crainte et de finir comme ce
pauvre Marc. Et je la comprends.
Et Romain qui n'est toujours pas rentré... Je commence à me faire des soucis.
Avec tout ça, je ne me suis même pas occuper d'Adam et Eloïse et on est passé près de la visite de l'assistance sociale. Il n'aurait manqué plus que ça! Une mort à la maison et mes enfants partis pour l'adoption ! Je n'aurais pas supporté. Je les aime trop pour ça.J'imaginais la peine des parents du pauvre Marc en serrant ma petite fille dans les bras quand le téléphone a sonné. Prudence est arrivée quelques minutes plus tard pour m'annoncer que les parents de Marc étaient ravi de l'état de leur fils. Ils avaient toujours voulu étudier les zombies. Drôle de parents quand même... Dès que Romain est rentré le lendemain à 9h00, je n'ai même pas pris le temps de lui demander où diable il était passé. Je lui ai tout raconté. Vous auriez vu sa tête ! C'était d'un comique. Je crois qu'il ne m'a pas crue en fait... C'est pas grave. On lui présentera ce Marc !
Entre deux séances d'entraînement, Avril a décidé de chercher un petit job. Je me suis tout de suite dit "Chouette, elle a décidé de gagner son propre argent !"Mais non, pas du tout ! Elle faisait surtout ça pour décrocher la bourse des jeunes entrepreneurs. Elle m'étonnera toujours. Elle tient ça de moi je crois. Elle cherche la perfection. Tant mieux pour elle ! Elle commencera sa vie d'étudiante mieux que moi !Et elle a cherché comme pendant des heures. Si elle a un petit job, elle veut quand même qu'il lui plaise.
Elle a finalement accepté un job de sondeuse. Elle disait que ça lui plaisait d'avoir des contacts avec les gens. Elle est tout le contraire de moi sur ce point. C'est une fille très extravertie. Le genre de fille qui va parler à tout le monde sans aucun complexe. Et elle devait être très bonne dans cette branche puisqu'au bout de trois semaines, elle s'est retrouvée comme secrétaire personnelle du maire de Forgottendale. Je ne vous raconte pas comme j'étais fière ! Ma fille est un petit génie ! De très bonnes notes à l'école et des bourses qui pleuvent ainsi qu'un bon job ! Que demander de plus ?
Prudence quant à elle a trouvé un job de plongeuse dans un restaurant du centre ville mais elle préfère de loin s'occuper de sa petite sœur. Elle en voulait une et elle l'a eu. Elle l'adore ma petite Eloïse. Et Eloïse lui rend bien. Elles vont bien s'entendre ces deux là. Comme tous les membres de la famille d'ailleurs ! Nous sommes une famille très unie et Romain et moi nous comptons bien transmettre cette valeur aux futures générations. Mais plus les enfants grandissent, plus je me demande qui va garder la maison à notre mort. C'est vrai ! Ils ne rentreront pas tous dedans ! Le terrain est beaucoup trop petit ! Et puis on voit rarement des frères et sœurs habiter ensemble sous le même toit jusqu'à la fin de leur vie !
Qu'est ce que ça grandit vite les enfants ! Eloïse a déjà un an, Avril et Prudence sont ados, Jesse va les suivre dans peu de temps, Adam va bientôt rentrer à l'école... Je me demande comment j'ai fait pour sortir tant de monde de mon ventre. Mais c'est un vrai plaisir de s'occuper d'eux. Surtout depuis que je ne suis plus embêtée par ces maudites grossesses ! C'est la plus mauvaise partie dans une naissance ! Mais il faut obligatoirement passer par là et quand on y pense ça vaut vraiment le coup. A part si vous avez fait des enfants absolument horribles ce qui ne regarde que vous. Mais je considère les miens comme de petites merveilles (normal pour un mère !). Romain et moi avons bien travaillé !
Et regardez comme il est
mignon mon Adam. Vous n'allez pas me dire quand même que mes enfants font peur
! Parce que je dirais que vous êtes vraiment de mauvaise foi. Ou alors
vous avez besoin de lunettes.
Oh mon dieu ! Je ne fais pas un peu prétentieuse là ? Ca fait un moment
que je vante le physique des mes enfants. Je vais arrêter un peu. Il y a des
choses plus importantes dans la vie. Ne pensez pas que si mes enfants étaient
tous aussi moches les uns que les autres, je ne les aimerai pas ! Au
contraire, je les aimerai autant. Mais avouez que c'est une fierté !
Et quand ils ont l'intelligence en plus, c'est encore mieux ! Adam a
gagné un concours d'orthographe dès son premier jour d'école ! Et Avril a
de grandes connaissances !
On a fêté l'anniversaire de
Jesse hier. Il va enfin rentrer au lycée ! Avril avait invité une copine
au cas où. Sophie Miguel, je crois. Une fille très gentille. Du moins, à
première vue. Je ne la connais pas personnellement. Et cette fois, on a pris
soin de fermer la porte de la terrasse. Pas de mort aujourd'hui !
Cette Sophie n'a pas l'air de rester indifférente au charme de mon Jesse.
N'avais pas dit dès sa naissance qu'il allait faire chavirer le cœur de plus
d'une fille du quartier ? Mais ça n'a pas l'air de l'intéresser. Il veut lui
aussi obtenir des bourses et avoir de grandes connaissances. Il m'a même
demandé de l'inscrire en école privée ! Je me demande où il a été pêché
cette idée ! En tout cas, Romain n'est pas contre. Il dit qu'avec notre
situation on peut se le permettre. Et puis comme on n'habite pas loin, ils ne
seront pas obligés d'aller à l'internat. Ouais... Je suis sûre que cette idée
lui trotte dans la tête depuis un certain temps et qu'il ne savait pas comment
me le demander. Et son fils vient de lui ouvrir une brèche. Et bien on verra ça
plus tard !
Et enfin, l'anniversaire de
la petite dernière. Et aussi la dernière photo prise. Parce que figurez-vous
que maintenant, il faut vraiment insister pour avoir l'honneur qu'elle veuille
bien apparaître sur une photo. Et même tellement qu'on n'a pas encore réussi.
Mais ça viendra sûrement. On y arrivera ! Tout ce que je peux vous dire
c'est que j'ai encore là une magnifique petite fille.
Par contre, côté fête, la maison a vu mieux. Jesse était en train d'étudier
dans l'autre pièce et ne voulait pas qu'on le dérange, Avril était au travail
et Prudence de même... Il n'y avait guère que Adam pour venir nous tenir
compagnie.
Les jumelles m'ont harcelée
jusqu'à ce qu'on leur achète une guitare électrique. C'est à la mode en ce
moment paraît-il. Et encore, si je les avais écoutées, j'aurais aussi du
prendre une basse et une batterie. Je pensais surtout qu'elles en avaient marre
de jouer du piano. Ca ne "bougerait" pas assez. J'allais leur montrer
moi ! Enfin, je pensais que j'allais leur donner une leçon. En fait j'en
ai reçu une bonne. Dès que je me suis installée en face de l'instrument,
Prudence a pris la guitare. Et nous avons joué pendant des heures. Tout compte
fait, une guitare, ce n'est pas si mal que ça. On forme un bon groupe. On
pourrait peut être se lancer dans le Show-biz ?
Oh, regardez, on voit Eloïse ! Bon d'accord, il n'y a que son dos, mais
c'est déjà un bon début. Non ?
D'ailleurs ce duo m'a tellement plu que j'ai décidé de m'y mettre, à la guitare. Mais pendant que les enfants ne sont pas là bien sûr. Je ne voudrais pas qu'ils voient que j'ai totalement changé d'avis sur cet instrument.De plus maintenant, Romain et moi, nous pouvons faire ce que nous voulons puisque tous nos enfants vont à l'école. C'est une sensation de liberté merveilleuse. Plus de bébé qui pleure à longueur de journée et qui vous empêche de vous reposer. Et il faut ajouter à cela tout notre temps libre. Romain ne travaille que le mercredi et moi seulement trois jours dans la semaine. Du coup, on a trop de temps libre. On ne sait même plus quoi faire. Nos carrières sont à leur zénith donc plus de compétences à améliorer. Franchement, je plains les gens qui ne font rien du tout !
Mais je n'y vois pas que des mauvais côtés. Romain et moi avons enfin pu faire une vraie grasse matinée sans que personne ne vienne nous réveiller. C'était fantastique. Quand je me suis réveillé, j'étais vraiment en forme. J'ai redécouvert la sérénité. Ca m'a même donné envie de me mettre à la méditation. Il va falloir que je me trouve un cours en ville. Au moins pour le début, afin d'acquérir les bases. Après tout ce n'est pas bien compliqué de méditer. Mais si on ne démarre pas comme il faut, on ne risque pas d'arriver au vide total. Mais ça tout le monde le sait.Je pourrai bien faire le ménage pour passer le temps mais si vous saviez à quel point c'est fatiguant chez moi.
C'est d'ailleurs pourquoi j'ai finalement embauché une bonne. Je me suis dit qu'après tout, cette Laganaphylis n'était pas une excuse assez sérieuse pour ne pas en avoir une. Bon d'accord, elle a déjà mangé une personne mais tout s'est bien terminé. Les parents du "casse-croûte" ont été ravis d'accueillir un zombie parmi eux. Les jumelles pensent que c'est la grande classe d'avoir de payer quelqu'un faire le ménage à la maison. Je leur ai dit que la plupart des gens ont une bonne de notre temps. Par contre, celle là je ne sais pas d'où elle sort. J'ai l'impression qu'elle vient travailler en costume d'époque. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu dans cette tenue de soubrette. Ca fait très cliché je trouve. Pas étonnant toutes rumeurs selon lesquelles les bonnes du quartier sont des briseuses de ménage quand on voit leur tenue. Une fille habillée normalement aurait été largement suffisant mais l'agence qui me l'a envoyée a imposé ce costume à ses employées. Je ne partage pas leur goût mais bon, Kérine fait bien son travail et est très gentille. Je n'ai pas à m'en plaindre, c'est le principale.
Finalement, on a vite
trouvé un nouveau passe temps. On a fait construire une piscine derrière la
maison. N'est pas merveilleux de rester toute la journée dehors, au soleil, en
train de se faire bronzer sur une chaise longue avec les doigts de pied en
éventail... Et faire un petit tour dans l'eau merveilleusement chauffée par les
doux rayons du soleil. Finalement plus je réfléchis, plus je me dis que ceux
qui n'ont rien à faire de leurs journées sont chanceux. Quand je pense qu'il va
falloir attendre la retraite pour ça et qu'en plus je serais vieille et laide à
ce moment, je suis vraiment découragée.
Tiens, je vais peut être acheter un bain à remous... Faites pas attention, je
commence à parler toute seule.
Je raconte vraiment
n'importe quoi. Ca fait déjà un moment que je parle toute seule. Enfin, avec
vous mais c'est comme si je parlais toute seule puisque vous ne me répondez
jamais.
Ma maison commence vraiment à ressembler à quelque chose. Il faut dire qu'on
commence à être une des familles la plus riche de la vallée. Et ça, c'est
important pour moi. Ne pensez pas que j'attache beaucoup d'importance à
l'argent, pour moi, la famille reste ma priorité, mais cette richesse est un
signe que je me débrouille vraiment bien. Je n'avais que 500§ quand j'ai
débarqué à l'université, souvenez-vous. Et maintenant, la valeur totale de tous
mes biens dépasse les 100 000§ ! C'est vraiment la belle vie !
Enfin, c'était avant que le drame arrive. Vous vous demandez sûrement quel est ce drame. Tournez-vous plutôt vers Prudence. Elle vous donnera des explications. La pauvre... En se réveillant l'autre jour, elle a remarqué un énorme bouton sur son front. Je vous passe les cris de désespoir qui ont retenti dans toute la maison. On aurait dit que c'était la fin du monde alors que l'acné c'est courant à son âge. Au bout de quelques jours, on en parle plus. Mais ma fille n'est pas patiente du tout. Et ses frères et sœurs qui en rajouté une couche derrière. Sur le moment, je leur aurais bien crié d'aller voir ailleurs. Mais j'ai réussi à garder mon calme. Romain a été obligé d'aller acheté une crème en urgence pour éviter la dépression. Tous ça à cause d'un malheureux bouton. Mais où va-t-on ?
Tout de suite après l'incident, Jesse, qui à notre grand étonnement était passé voir qui poussait des hurlements à vous faire dresser les cheveux sur la tête, est retourné à la culture de son intellect. Il adore la peinture, comme moi. D'ailleurs, au début, il m'a demandé de lui donner des cours mais maintenant, il n'a plus besoin de moi. Il est même presque aussi bon que moi. C'est pour dire. Et il n'est même pas encore adulte ! Mais ne croyez pas qu'il reste toute la journée le nez derrière un bouquin. Il s'occupe aussi de son corps. Il passe des heures et des heures sur le tapis de jogging de son père. Et je crois que ses efforts commencent à porter leur fruit car il devient un bel athlète. Il doit décevoir bien des filles quand elles voient qu'il préfère étudier plutôt que d'avoir une copine. Mais cela viendra bien un jour, les livres de la bibliothèque ne sont pas illimités.
Tout le contraire d'Avril qui, elle, est déjà au stade suivant avec son Rémi. Je les ai vus s'embrasser dans le jardin. C'était si mignon. Son premier baiser. Je peux vous dire que j'étais émue. Je me suis même mise à pleurer. Et quand Eloïse est arrivée dans le salon, elle a cru que je pleurais parce que j'étais triste. J'ai préféré faire comme si. Je ne voulais pas lui avouer que j'étais en train espionner sa grande sœur avec son petit copain. J'aurai eu l'air idiote et je crois bien qu'elle ne m'aurait pas fait confiance le jour où elle aussi elle sera en âge. Par contre, il y en a un qui m'a étonnée dans cette histoire. Romain a tout vu aussi (normal, il était en train de s'occuper du jardin) et il a fait comme si de rien n'était. Il a continué à tailler le rosier en sifflotant. Serait-il différent des autres pères ?
Quoi que Avril ne pense pas qu'à son petit ami. Tout comme Jesse, elle peut aussi passer des heures un bouquin à la main. Mais elle n'a qu'une motivation : arriver dans la vie étudiante avec un maximum de bourse ! Jesse lui, voudrait plutôt connaître tout sur tout. J'aurai du m'en douter. Il a toujours été très curieux comme gamin et il était très discret. Je crois qu'il est aussi timide que moi je l'étais à son âge. Espérons que cela va s'améliorer avec le temps. J'ai bien réussi à surmonter ma peur des autres donc pourquoi pas lui ?
J'ai peut être parlé un peu trop vite. Il m'a demandé hier s’il pouvait inviter Sophie Miguel à la maison. Et ils sont restés toute la soirée dans la chambre des jumelles à faire je ne sais quoi. Quand Prudence nous a annoncé qu'elle allait se coucher, on croyait qu'ils allaient partir dans une autre pièce et que de notre côté on pourrait enfin savoir ce qui se passait. Mais non, ils n'ont pas bougé. Et Prudence nous a seulement appris qu'ils discutaient quand elle est rentrée dans la pièce. On pensait qu'elle allait faire semblant de dormir pour nous raconter mais non, elle s'est endormie comme une souche tout de suite. Quoi ? Mais, non. On n'est pas étouffant. On le laisse vivre sa vie comme il veut. C'est juste que c'est si exceptionnel que Jesse invite une fille qu'on a envie de savoir. Vous allez me dire que Prudence aussi n'invite pas grand monde mais avec ce qu'il s'est passé l'autre fois, il faut la comprendre.
Vous ne devinerez jamais
avec qui Romain est devenu ami. Le type de l'autre fois, vous savez, celui qui
était venu l'accuser de l'avoir espionner avec le télescope. Et bien il a
appelé la dernière fois pour s'excuser de s'être emporté. Il venait de se
rendre compte qu'il s'était fait manipuler par les voisins. J'avais donc
raison. Qu'ils viennent donc à la maison ceux-là ! Ils vont faire connaissance
avec mon animal de compagnie ! Non, je rigole, je n'irais pas jusque là.
Je ne suis pas une meurtrière.
Donc, cet homme a appelé et Romain et lui ont discuté de tout et de rien et se
sont découvert de nombreux points communs. Mon mari a fini par l'inviter à la
maison. Ils se sont quittés bon ami et ayant tous les deux oublié leur petite
altercation. Ce n'est pas beau çà ?
Voisin : 0 Ma famille : 1
Géniale ! Une photo d'Eloïse ! La pauvre, elle ne s'y attendait pas. Maintenant, elle me fait la tête mais je sais qu'elle me pardonnera. Après tout ce n'est qu'une photo. Mais je ne regrette pas de l'avoir prise. Regardez comme elle s'amuse avec son frère. Depuis qu'elle a vu ce film avec des Ultra-Sims sur YoupieTV, elle n'arrête pas de dire qu'elle veut devenir Ultra Sim plus tard. Et ces jeux sont remplis de brigands qu'elle arrête après des actes héroïques. Avec bien sûr, son frère dans le rôle du méchant. Et il est bien patient parce qu'il finit toujours pas mourir dans ces histoires. A moins qu'il aime bien faire le mort ?
Enfin ! J'attendais ce moment depuis des lustres ! Jesse a enfin montré un signe d'affection envers Sophie. On l'a peut être un peu poussé, c'est vrai mais le résultat est très bien, au-delà de mes espérances ! Je n'espérais pas que cela aille si vite quand même. C'est un rapide mon fils. A peine elle a accepté son invitation qu'il s'est posté devant un miroir pour tester différentes techniques de drague. Et apparemment, cela a bien fonctionné parce qu'elle s'est laissé faire sans rien dire. Certaines mauvaises langues du quartier répandent une rumeur selon laquelle elle serait une fille difficile qui sait se faire désirer n'ont pas l'air d'être bien renseignée ou alors elles jugent sans connaître.
Et bien sûr, ce rendez-vous a finit comme il se doit. Avec un feu d'artifice final. Le long baiser langoureux entre les deux amoureux. Enfin, long et langoureux, c'est beaucoup dire. C'était son premier baiser à mon Jesse. Il voulait l'inviter à dormir, sans mon autorisation bien sûr, mais elle a décliné l'offre prétextant une tonne de devoirs en retard à faire pour le lendemain. Il va sans dire que Jesse a été très déçu mais moi de mon côté j'avoue que ça m'arranger. Après tout, mon fils allait m'imposer la compagnie d'une fille, certes très charmante et polie, mais dont je ne souhaitais pas la présence ce soir là. J'étais fatiguée et le cœur n'y aurait pas été.
Tous ces couples, ça a donné à Prudence l'envie d'avoir elle aussi quelqu'un avec qui elle aurait pu vivre quelque chose de fort. Elle a très vite invité à la maison un "copain". Je dois dire qu'elle a été très entreprenante. Remarquez avec sa tenue, son ami aurait eu du mal à imaginer qu'elle soit timide et qu'elle l'invite pour faire des devoirs. Malheureusement pour elle, je crois que ce garçon voulait, quant à lui, faire n'importe quoi sauf ce que Prudence avait prévu. Il est parti aussi vite qu'il était arrivé laissant ma fille abasourdie, planté comme un piquet entre la boîte aux lettres et la poubelle. La pauvre, je sens que son premier chagrin d'amour n'est pas loin. Pas loin du tout...
Mais ces histoires m'ont aussi fait réfléchir. Que devenait ma vie de couple depuis que les enfants étaient tous nés ? Elle en était au même stade et il faut bien le dire, la passion des premiers temps est un lointain souvenir. Mais peut être peut-on encore la réveiller ? En tout cas, c'est l'avis de Romain. Il a trouvé un nouveau passe-temps quand les enfants ne sont pas là. Quoi c'est humain non ? Et vous croyez qu'on a eu nos enfants comment ? C'est le Saint Esprit qui me mettait enceinte ? Je ne vois même pas pourquoi je me justifie. On a bien le droit de s'amuser !
Mais n'allez pas croire que
nous sommes retournés à l'âge préhistorique. On n'est pas des bêtes.
On s'essaye à la musique par exemple. Avec la batterie flambant neuve que j'ai
offerte à Jesse pour ses bonnes notes. Je m'en sers beaucoup plus que lui parce
qu'il n'a plus l'air d'être attiré par la musique. Sa période artistique est
passée sans doute. Maintenant, sa nouvelle passion c'est la cuisine. Et quand
on lui demande pourquoi il ne veut plus faire de la batterie, il dit qu'in n'a
plus besoin de pratiquer puisqu'il connaît tout sur tout dans ce domaine. Là,
je doute un peu quand même. Il est certes très bon mais on peut toujours
s'améliorer. Mais il pense cette activité ne peut plus rien lui apporter et impossible
de lui faire changer d'avis. Je me demande de qui il tient ce trait de
caractère.
Mais au niveau scolaire, c'est vrai que c'est un champion. Jamais une note en dessous de vingt depuis qu'il nous a eu son premier vingt. Comme tous ses frères et sœurs d'ailleurs ! A part Avril, j'ai l'impression qu'elle a une petite baisse de régime depuis quelques temps. D'abord, elle se fait rétrograder au poste par son patron au poste de standardiste à cause d'un discours qu'elle aurait voulu corriger et maintenant elle perd des points sur sa moyenne. Il va falloir avoir une discussion sérieuse avec elle. Pas pour lui dire de retourner tout de suite à vingt mais seulement pour savoir si elle a un problème sentimental ou autres ou si c'est juste à cause de difficultés rencontrées.
Et voilà que Prudence qui
s'y met aussi. Romain l'a surprise en train de sortir en douce de la maison
pour rejoindre des amis en ville. Mais qu'est ce qui leur prend ? C'est ça la
fameuse crise d'adolescence dont tout le monde parle. Côté rébellion contre les
adultes, j'ai vu mieux. Quand Romain l'a prise sur le fait, elle avait vraiment
l'air désolé de ce qu'elle venait de faire. Et elle s'est empressée de
s'excuser. Mais les excuses ne suffisent pas. Elle a trahit notre confiance. Si
elle avait demandé, on lui aurait dit qu'elle pouvait sortir mais là elle a
dépassé les bornes. D'accord, elle a droit d'avoir une vie. Je faisais la même chose à son âge si
je me souviens bien. Et puis ne dit-on pas que c'est en faisant des erreurs
qu'on apprend.
Il n'empêche qu'elle aurait du demander.
Avec tous ses soucis,
certes mineurs, Romain a décidé de se mettre à la méditation pour oublier.
J'avais dit que je m'y mettrais aussi mais je suis plus occupée à surveiller si
personne ne sort sans autorisation. Ce n'est pas que je tienne à étouffer ma
progéniture mais on ne sait pas ce qui peut se passer de nos jours. Mauvaises
rencontres, bêtises en tout genre... Je n'aimerai pas su tout que ce soit la
police qui me les ramène après leur petite escapade nocturne. Et qu'est ce que
les voisins iraient imaginer après ça. Que mes enfants sont des délinquants ?
Pour en revenir à la méditation, je crois vraiment que je vais demander à
Romain des cours. Ca à l'air de bien fonctionner avec lui. Il est vraiment plus
serein depuis qu'il la pratique.
C'est vrai que c'est
relaxant ! Quoi je ne fais pas de la méditation ? Bon d'accord c'est vrai
je fais plutôt de la relaxation mais c'est pareil non ? On se vide l'esprit, on
ne pense à rien et on essaie de mettre tous nos soucis de côté.
Chacun sa manière du moment qu'on arrive au même but. Et il faut bien que cette
piscine serve à quelqu'un. On ne l'a pas payé si chère pour la voir tomber en
ruine ou juste pour montrer au voisinage qu'on a de l'argent. Tiens, je pourrai
faire une "piscine party" avec tous nos anciens amis de l'université.
Ca serait comme au bon vieux temps.
Mais dès que les enfants reviennent, au revoir la tranquillité. Le bruit envahit la maison. Entre Adam et Eloïse qui jouent ensemble en criant (je croyais pourtant leur avoir appris à parler...), Avril avec sa guitare, Prudence qui met la musique à fond et Jesse qui essaie d'avoir du silence pour réviser, je vous assure que vous êtes vite fatigués. Heureusement, eux aussi ont besoin de dormir même si certains ont plus de mal. Prenez Adam par exemple, il ne s'endormira pas tant que je ne lui ai pas lu une histoire. Et il veut toujours la même. On penserait qu'à force il en aurait assez de l'entendre, mais non. C'est toujours un plaisir pour lui. De mon côté, je pourrai la raconter sans regarder une seule fois le livre. Mais vous savez, les enfants, quand ils veulent quelque chose, c'est dur de refuser. Surtout quand ils vous regardent avec une tête de chien battu. En tout cas, moi ça me fait fondre à tous les coups.
Mais depuis que Romain fait de la méditation, il ne semble pas perturber le moins du monde par tout le petit monde qui grouille autour de lui. C'est comme s’il était ailleurs. On a du mal à le faire atterrir. Et quand je dis atterrir, je parle au sens propre parce quand il médite, il décolle littéralement du sol. Et il flotte quelques centimètres au-dessus du sol. Au début, je trouvais ça bizarre mais je me suis habituée maintenant. J'aimerai bien faire pareil. Vous vous demandez pourquoi je ne suis pas surprise ? Vous n'avez jamais vu le cliché du moine de je ne sais plus quelle religion, qui médite au-dessus du sol ? Et bien j'ai supposé que c'était basé sur des faits réels et que ces moines arrivaient effectivement à léviter. J'ai vu tellement de trucs bizarres ces derniers temps que plus rien ne m'étonne !
Pour l'anniversaire d'Adam, Prudence a décidé d'inviter une amie, beaucoup plus jeune bien sûr puisqu'elle avait une idée derrière la tête. Depuis son rendez-vous raté, mademoiselle joue les entremetteuses et a cherché la fille parfaite pour son petit frère qui va renter dans l'adolescence. Je ne veux pas la juger mais elle pourrait quand même penser à elle plutôt que d'essayer de caser son frère avant même qu'il est le temps de souffler ses bougies. C'est dingue ça ! Bon, j'avoue que cette Mélanie est pas mal dans son genre et qu'elle est de plus très gentille et polie. Il est sûr que Prudence ne s'est certainement pas trompée dans son choix mais je le redis, il vaudrait mieux qu'elle cherche pour elle-même !
Mais à partir du moment où
cette jeune fille était là, je ne pouvais pas la renvoyer chez elle en lui
disant :
"C'est gentil d'être venu mais mon fils n'a pas un besoin urgent de petite
copine." Bon, elle ne savait pas qu'elle était venue là pour être casée
mais le résultat est le même. On était obligé de la garder avec nous. Merci
Prudence.
Et Adam qui ne se doutait de rien. Lui croyait juste que sa sœur avait invité
cette fille parce que c'était une bonne copine (ce qui était le cas) et
seulement pour cette raison. Il était d'ailleurs tout content d'avoir du monde
à sa fête d'anniversaire. Parce que pour changer, Avril et Jesse n'étaient pas
là. Le travail avait l'air plus important.
Un charmeur de plus dans la
famille. Ca commence à faire beaucoup ! Je ne vais pas m'en plaindre mais
à avoir toujours des enfants aussi beau, je me demande si je ne vais pas
attraper la grosse tête.
Mais j'imagine que je vais encore avoir des soucis avec lui. Chagrins d'amour
sûrement puisque lui aussi rêve de fonder une grande famille donc il va
chercher le grand amour. Ca promet. Il n'y a que Jesse qui sort de ce lot. Je
vais être comblée au niveau des petits enfants, je le sens. Enfin, il va
d'abord falloir qu'ils trouvent tous les trois l'amour de leur vie. Je leur
souhaite bonne chance. Parce que malgré leur amourette d'adolescence, cela m'étonnerait
qu'ils finissent leur vie avec leur petits amis actuels. Quoi que. J'ai bien
rencontré Romain à l'université !
Apparemment, le plan de Prudence fonctionne à merveille. On dirait qu'Adam a décidé de tester son charme avec Mélanie. Et elle n'a pas l'air de rester de marbre la petite. Hum... Ca sent l'amour dans l'air. Je sais, je tire mes conclusions un peu trop vite. Pour l'instant, ils n'ont fait que parler. Je le sais puisqu'ils sont restés dans la cuisine. Mais il n'y a des choses qui ne trompent pas. Des regards, des sourires. J'ai eu son âge avant lui et je vois très bien ce qui se passe. Quoi j'imagine des choses ? D'accord cela ne fait que quelques heures qu'ils se connaissent mais le coup de foudre, ça existe vous savez ! J'en ai fait l'expérience ! Et puis l'amour ne passe pas que par des gestes, il sait se faire discret quand il faut. Et puis ils sont jeunes et ils ne savent peut être pas comment s'y prendre. C'est si mignon. Ils ont l'air si maladroits tous les deux. Je ne peux pas me tromper. Finalement, Prudence a eu une bonne idée.
On dirait bien que Prudence a réussi son coup. On ne voit presque plus Adam. Et lorsque qu'il nous arrive de le voir, il réussit à tenir une conversation avec un seul sujet : Mélanie. Moi qui suis curieuse, je me suis mise à les espionner pour voir si ça marchait vraiment aussi bien que ça en avait l'air. Et je n'ai pas été déçu. Mais je crois bien que malgré tous les gestes de tendresse qu'ils se manifestent, ils n'ont pas encore franchi le cap du premier baiser. Et je compte bien être derrière ma fenêtre quand le grand jour arrivera. Pour l'instant, j'ai assisté à tous les premiers baisers de mes enfants. Bon, d'accord, à part Prudence mais elle, elle s'est prise un râteau.
Et bien, ils en ont mis du temps ! Je commençais à croire qu'ils en resteraient là où ils en étaient. Mais non, finalement, ils se sont jetés à l'eau. Adam est si heureux maintenant. Je le redis, Prudence a eu une vraiment bonne idée. Elle va bien me manquer quand elle va rentrer à l'université. Sa sœur aussi. Quand je pense que ce jour arrive à grands pas ! Et Eloïse qui va bientôt rentrer au lycée. Je me fais vraiment vieille. Je me demande si Romain ne pourrait pas se procurer une autre de ces fontaines d'Elixir de Vie gratuitement. Juste pour ne pas ressembler à une de ces vieilles qui rentrent en maison de retraite et qui prononce mal certaines syllabes à cause de leur dentier. Pitié, faites que je ne devienne pas comme ça !
En parlant d'Eloïse, je me demande bien si elle a vraiment l'âge qu'elle devrait avoir maintenant. Je l'ai retrouvée dans la salle de bain en train de jouer avec l'eau qui avait débordé des toilettes à la suite d'un petit incident de tuyauterie. Ses sœurs faisaient pareil mais elles étaient encore petites ! J'aurai vraiment tout vu ! Et elle semblait vraiment s'amuser. Mais quand elle m'a vue, elle a tout de suite eu l'air embarrassé. Je la comprends un peu. Et puis cela veut aussi dire qu'elle a conscience que ce qu'elle faisait n'était pas de son âge. Je l'ai réprimandée et elle a filé dans sa chambre.
Mais tout ce que j'ai dit
n'a servi à rien puisque Prudence s'est empressée d'aller la consoler. Non mais
je vous jure. Elle ne peut pas s'occuper un peu d'elle-même pour une fois ? A
quoi ça sert de punir un enfant si par derrière quelqu'un vient pour effacer
tout ça qui a été dit ?
Enfin, ce qui est fait est fait. Je ne vais pas retourner en arrière et faire
irruption dans la chambre pour lui dire de nouveau ce que je pense de ses
actes. Je suis même sûr que Prudence serait revenue pour anéantir une fois de
plus mon travail de mère.
Je ne vais plus supporter cette situation longtemps. Adam a encore invité Mélanie pour la nuit et à 4h00 du matin, ils se sont mis à jouer de la batterie et de la guitare. Et on ne peut pas dire que la copine de mon fils soit un virtuose de la musique. Et mon téléphone est venu en rajouter. Il a commencé à sonner et ne s'est plus arrêté avant 7h00 du matin. C'était incroyable. Dès que je raccrochais, quelqu'un d'autre appelait. On aurait presque dit qu'ils s'étaient tous passé le mot. Et lorsque j'ai voulu mettre de l'ordre dans le salon pour pouvoir enfin commencer ma nuit, on m'a répondu que c'était plutôt à moi d'être plus discrète avec ma sonnerie de portable qui les a empêchés de se concentrer sur leur morceau. On aura tout entendu ! J'étais tellement fatiguée que je n'ai même pas eu la force de répliquer. Il y a des nuits comme ça.
Le seul enfant de la bande à être discret, c'est Jesse. Quoi que maintenant qu'il a réalisé son grand rêve de finir tous les livres de la bibliothèque, je ne sais pas ce qui m'attend. Prions pour qu'il ne suive pas l'exemple de ses frères et sœurs. Pour l'instant, il en est encore au stade où il a envie d'exposer ses connaissances pour montrer à quel point il est intelligent. Je suis fière de lui, bien sûr, ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir un génie à la maison, mais j'avoue que c'est agaçant de le voir se vanter de cette façon. Je suis peut-être un peu jalouse de lui. Ou alors c'est à cause d'un sentiment d'infériorité qu'il aurait fait naître chez moi. Non mais qu'est-ce que je raconte ? Je me sentirais inférieure à mon propre fils ? Totalement absurde.
Et voilà, le dernier enfant de la maison fête son anniversaire. Encore un adolescent qui va déranger la tranquillité de cette maison. Et bien sûr, qui a invité un ami ce jour précis alors qu'elle aurait pu l'inviter un autre jour sachant qu'on allait fêter l'anniversaire de sa petite sœur ? Prudence ! Elle s'est encore mise en tête qu'elle pourrait trouver quelqu'un avec qui sa sœur passerait tout le temps de son passage au lycée. Sa réussite avec le couple de Adam l'a confortée de continuer sur sa lancée. J'avoue que celui qu'elle a choisi cette fois ne me dit rien qui vaille. Il ressemble un peu à celui qui l'avait rejetée il y a maintenant un certain temps.
Je vais pleurer. Ma fille
est vraiment magnifique. Mais j'ai remarqué aussi l'influence
"négative" de Mélanie sur elle. Je l'avais bien dit qu'elle passait
trop de temps à la maison. Devinez un peu comment était habillée Eloïse. Elle
avait la même mini jupe que Mélanie ! Avec les collants roses en moins,
dieu merci. Remarque, on aurait eu du mal à la perdre comme ça ! C'est
peut être un système qu'elle a conçue pour éviter de se faire renverser par une
voiture quand elle rentre tard ? Bon, d'accord, j'arrête mon délire.
En tout cas, la fête a été réussie cette fois. Seul Jesse manquait à l'appel.
Mais en échange, on a eu le copain que Prudence avait invité.
D'ailleurs, en parlant de lui, je suis bien heureuse qu'Eloïse ne s'entende pas
du tout avec lui. Vous auriez vu comment elle l'a envoyé balader ! J'ai
du réprimer un cri de joie. Tout le contraire de Prudence qui n'avait pas l'air
à l'aise après cet échec.
Voilà, mes jumelles vont partir à l'université. Elles attendaient juste qu'Eloïse fête son anniversaire. Et c'est chose faite. Mais avant de partir, Avril a eu du d'abord se soumettre à un entretien avec ses deux frères. Ils ne voulaient pas la lâcher tant qu'elle ne leur avait pas promis qu'elle donnerait de ses nouvelles et qu'elle leur garderait une place dans la maison individuelle qu'elles comptaient louer pour vivre sur le campus. Et oui, contrairement à moi, avec toutes leurs bourses, elles n'allaient pas passer par les résidences universitaires. De toute façon, avec leur projet d'association, elles étaient bien obligées d'avoir un endroit à elles seules.
Je crois que je vais encore
pleurer. Elles viennent de partir... Je sais qu'elles vont vivre la plus belle
expérience de leur vie mais je ne peux pas m'empêcher d'être triste. La maison
va être bien vide sans elles. Deux de moins, c'est beaucoup trop. Prudence et
Avril avaient l'air aussi bouleversées que moi et Romain. Et je réalise que
maintenant les départs vont s'enchaîner alors que les arrivées vont se faire
plus rares. Et certains ne reviendront certainement plus habiter dans cette
maison s’ils trouvent leur moitié à l'université ou alors s’ils ont besoin de
commencer seuls dans leur nouvelle vie d'adulte.
C'est beaucoup plus que je ne peux le supporter. Il va pourtant falloir que je
m'habitue à cette idée. Et puis ce n'est pas comme s’ils étaient morts.